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Cyteen, vol. 1
  • Текст добавлен: 6 октября 2016, 05:35

Текст книги "Cyteen, vol. 1 "


Автор книги: C. J. Cherryh



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Et si les résultats de ses contrôles étaient moins bons que ceux de la première Ari, ils pouvaient malgré tout être qualifiés d’impressionnants.

Corain demandait une entrevue depuis qu’il avait appris l’existence de l’enfant, mais Lu ne souhaitait pas le rencontrerc pas avant la conférence de presse qui aurait lieu juste après ce procès à l’issue prévisible.

Connaître le taux d’écoute serait du plus grand intérêt.

Il était prêt à parier que Giraud Nye avait demandé à Catherine Lao de faire pression sur les médiasc cette femme avait été une des amies de la conseillère Emory.

Bon sang, l’ancienne coalition semblait renaître de ses cendres. Les alliances du passé se reformaient. Ce militaire âgé et cynique qui se souciait avant tout de protéger les intérêts de l’Union n’avait jamais sympathisé avec Emory – pas vraiment – mais il ne pouvait détacher les yeux de l’écran et avait des pensées inimaginables quelques instants plus tôt.

Pauvre imbécile,se dit-il.

Il prit une feuille de papier et entreprit de rédiger un mémo destiné aux conseillers juridiques du bureau de la Défense.

Les conséquences militaires de la divulgation des fichiers d’Emory priment toute autre considération. Il convient de classer ces archives en tant que documents confidentiels et de s’apprêter à invoquer le secret Défense pour étouffer dans l’œuf toute nouvelle action entreprise sur le plan légal.

Et, à l’attention de son aide : Je dois rencontrer Harad. Le plus tôt possible.

Hormis s’il se produisait un coup de théâtre au cours de la conférence de presse, naturellement.

4

– Veuillez venir à la barre, Ari, lui dit le président du tribunal.

Les magistrats voulaient donc l’entendre à nouveau, juste après la déposition d’oncle Giraud et une suspension de séance destinée à leur permettre d’aller déjeuner.

Elle s’avança avec calme et dignité, dans la mesure où son plâtre le lui permettait. Le juge remit un document au greffier et déclara :

– Ari, ce tribunal a décidé d’accéder à votre demande. Il ne subsiste aucun doute sur l’identité de votre génémère, ce qui était l’unique point litigieux faisant l’objet de ce procès. Vous êtes donc habilitée à porter son matricule CIT.

» Quant à savoir s’il doit être suivi de la désignation DP, nous délivrerons une certification provisoirec et cette mention ne figurera pas sur votre carte d’identité étant donné que Reseune est un Territoire administratif et qu’il relève de sa compétence de déterminer si vous êtes la fille d’Ari Emory ou son dupliqué parentalc conformément aux clauses de sa charte territoriale. Ce tribunal ne juge pas utile de se substituer aux autorités de Reseune dès l’instant où aucun parent de la défunte n’a fait opposition.

» Vous avez en conséquence la libre disposition de tous les biens et avoirs répertoriés sous votre matricule CIT, avec obligation de respecter et d’accomplir tous les contrats et engagements légaux non échus lors du décès de votre génémère, ainsi que tous les contrats et engagements légaux négociés en votre nom par votre tuteur légal. La totalité des titres établis au nom d’Ariane Emory sous ce même matricule sont validés et les individus qui font l’objet de cet acte judiciaire sont considérés comme étant en tout point identiques, exception faite de votre statut actuel de mineure sous tutelle.

« Cette décision prendra effet à dater de ce jour et de cette heure.

Le maillet s’abattit. Le greffier apporta à Ari un document dûment signé, paraphé et marqué du sceau de tous les juges. « Ordonnance de certification », lut-elle au sommet. Avec son nom juste au-dessous : « Ariane Emory ».

Elle soupira et le remit à Giraud qui le lui demandait.

– Je trouve toujours que c’est ridicule, murmura-t-elle.

Mais elle était folle de joie, même si elle regrettait de ne pas pouvoir conserver ce certificat. Il était en effet moins important pour son oncle que pour elle et elle craignait qu’il ne pût l’oublier quelque part.


Elle fut agréablement surprise par les journalistes. Elle se rendit très vite compte qu’ils n’étaient pas méchants et qu’il n’y avait pas d’Ennemis parmi eux. Ils ne brandissaient que des calepins ou des caméras, et elle se tourna vers Florian et Catlin pour leur dire :

– Détendez-vous, nous n’avons rien à craindre.

Puis elle s’assit sur la chaise qu’on lui avait apportée sitôt après qu’elle eut déclaré se sentir lasse et souffrir de son bras.

Et il ne lui était plus interdit de balancer ses pieds, à présent. Sois naturelle, lui avait dit Giraud. Et veille à ne pas être agressive, parce que tu vas passer aux informations et que tous les habitants de l’Union pourront ainsi constater que tu es une gentille petite fille et qu’il serait injuste de te faire un procès et de réclamer un décret de Divulgation.

Un conseil plein de bon sens.

Elle resta donc bien sage pendant qu’ils écrivaient leurs questions et les transmettaient au doyen des journalistes, des choses du genre :

– Comment vous êtes-vous blessée ?

Puis un homme se leva et demanda :

– Ser Nye, pourriez-vous nous dire ce qu’est un cheval ?

Ce qu’elle trouva très drôle, parce qu’il suffisait de prendre une bande pour le savoir. Mais elle ne se moqua pas de ce journaliste :

– Je peux le faire, dit-elle. Cheval est à la fois son nom, et le nom de l’espèce à laquelle il appartient. Il est à peu près grandc

Elle leva la main, et jugea la hauteur insuffisante.

– c deux fois comme ça. Marron et noir. Quand il marche, on dirait qu’il danse. Florian pourrait vous le confirmer. Il s’occupait de lui. Sur Terre, les gens montaient sur leur dos pour se déplacer, mais c’était moins difficile parce qu’ils leur mettaient une selle et une bride. J’ai essayé sans, et c’est pour ça que je suis tombée. Bang. Par-dessus la clôture.

– Vous avez dû souffrir.

Elle balançait les pieds et commençait à se sentir à son aise : elle les Tenait. Il était plus facile de les Travailler quand ils ne préparaient pas leurs questions à l’avance.

– Pas beaucoup. Je dirais presque que c’est plus pénible maintenant. Mais ils m’enlèveront ce plâtre dans quelques semaines.

Ils reprirent malheureusement leurs questions écrites.

– Avez-vous beaucoup d’amis, à Reseune ? Jouez-vous avec d’autres enfants de votre âge ?

– Ça m’arrive.

Ne sois pas agressive, lui avait dit Giraud.

– Surtout avec Florian et Catlin. Ils sont mes meilleurs amis.

– Je voudrais un complément d’information, dit quelqu’un. Ser Giraud, pourriez-vous nous fournir des détails sur leurs activités ?

– Souhaites-tu répondre toi-même, Ari ? lui demanda Giraud. Que faites-vous pour vous distraire ?

– Oh ! un tas de choses. On cherche l’intrus, on joue à la Poursuite Stellaire, on construit des tas de trucs.

Elle balança à nouveau ses pieds et se tourna vers ses azis.

– Pas vrai ?

– Si, confirma Florian.

– Qui s’occupe de vous ?

– Nelly. Ma maman l’a laissée avec moi. Et oncle Denys. Je vis chez lui.

– Des précisions, demanda une femme.

Mais Giraud lut la question suivante.

– Dans quelle matière es-tu la meilleure ?

– La biologie. Ma maman m’a appris beaucoup de choses.

Elle devait en profiter. Ils recevraient cette émission, là où elle vivait à présent.

– Je lui ai écrit des lettres. Est-ce que je peux dire bonjour à ma maman ? Ils me verront, à Lointaine ?

Giraud ne semblait pas apprécier. Il s’était renfrogné et son regard lui intimait de se taire.

Elle décida d’adresser un sourire angélique aux caméras pendant que les journalistes discutaient entre eux.

– Elle pourra me voir ?

– Mais bien sûr, ma chérie, lui cria une femme. Qui est donc ta maman ?

– Elle s’appelle Jane Strassen, et ce sera bientôt mon anniversaire. Je vais avoir neuf ans. Bonjour, maman !

Parce que le méchant oncle Giraud ne pouvait pas l’obliger à se taire. N’avait-il pas dit que toute la population de l’Union serait de son côté, si elle se conduisait comme une gentille petite fille ?

– Un complément d’information !

– Il serait préférable de garder quelques questions pour la prochaine conférence de presse, répondit oncle Giraud. Nous avons encore une longue liste de sujets à aborder. Je vous demande de ne pas l’allonger car la journée d’Ari a été très éprouvante. Pas aujourd’hui.

– Parlez-vous de cette Jane Strassen qui est directrice de RESEUNESPACE ?

– Oui, une scientifique qui doit sa notoriété à des travaux remarquables. Je regrette de ne pas avoir pensé plus tôt à le préciser. Nos services se tiendront à votre disposition pour vous fournir des renseignements sur sa carrière et ses recherches. Mais je vous demande de ne pas vous écarter de ce qui a été prévu afin de ménager cette enfant. En outre, sa vie de famille est une question d’ordre privé et mieux vaudrait attendre quelques années avant de l’interroger sur ce point. N’oubliez pas que vous avez affaire à une petite fille très lasse et que si nous nous égarons dans les détails il sera impossible d’aborder tous les thèmes prévus. Voici la question suivante, Ari : quels sont tes passe-temps favoris ?

Oncle Giraud les Travaillait, et ils n’étaient pas dupes. Elle aurait pu le contrer, mais elle aurait des ennuis et n’y tenait pas. Elle était parvenue à ses fins. Elle ne risquait rien, parce que oncle Giraud n’oserait pas la disputer devant les journalistes, des gens que tout le monde écoutait et qui faisaient parfois des enquêtes.

Elle avait appris ce qu’était la liberté de la presse. On en parlait dans ses bandes d’instruction civique.

– Mes passe-temps ? J’étudie l’astronomie. Et je m’occupe de mon aquarium. Oncle Denys m’a acheté des guppys. Ils viennent de la Terre. Il ne faudrait garder que ceux qui ont une jolie queue et se débarrasser des vilains en les donnant à manger aux koïs de l’étang, vous savez ? Mais je ne le fais pas. Je me contente de les mettre à part, dans un bac différent, parce que je ne veux pas qu’ils soient dévorés. C’est très intéressant. D’après mon professeur, nous assistons à une régression atavique. Oncle Denys va m’acheter d’autres aquariums que je pourrai mettre dans le boudoir.

– Les guppys sont des petits poissons, expliqua oncle Giraud.

Et Ari ne put s’empêcher de penser que les citadins ne savaient décidément pas grand-chose.

– Les élever est très facile, affirma-t-elle. N’importe qui pourrait en avoir. Ils sont très jolis et ils ne mangent presque rien.

Elle changea de position sur sa chaise.

– C’est pas comme Cheval.

FIN DU PREMIER VOLUME


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