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Сочинения в двенадцати томах. Том 2
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Автор книги: Евгений Тарле


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История


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XIX

Нац. арх.

D. 12, № 123.

Письмо Неккера к Vernie г.

A Paris le 24 Juillet 1790.

La demande, Monsieur, que font les ouvriers sculpteurs de l’eglise S-te Geneviève d’une somme de 14, 400 l. pour les travaux qu’ils ont fait, regarde M. le Directeur général des bâtiments qui distribue comme il le juge convenable les fonds que je lui fais fournir en masse. Je ne pourrois faire payer séparément l’objet auquel vous prenez intérêt, sans deranger l’ordre de ses dispositions; cependant, Monsieur, je vais chercher les moyens de concilier cet ordre avec le désir que j’ai de vous obliger.

J’ai l’honneur d’être avec un très parfait attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Necker.

За подписью следует приписка, сделанная рукой Неккера: Je tâcherai de manière ou d’autre de venir au secours de ces malheureux ouvriers.

XX

Нац. арх.

F-15 3592.

Особая папка: надпись «Cartouches reprises pour inconduite ou vol» на оборотной стороне этих билетиков. Образец:

Municipalité de Paris Atteliers de filature La nommée Victoire Dupré âgé de 36 ans, taille de 5 p. cheveux blonds, yeux bleux, nez gros, bouche moyenne, domiciliée District de la ville, admise à l’altelier de Filature de Recollet dirigé par Cocpuet.

A Paris ce Lundy 23 Aoust 1790

№ 324

На обороте: renvoyé pour avoir tenu de très mauvais propos envers les maitresses de salle et avoir cherché a soulever les autres disant que si on était douze comme elle on ce feroit payer a 15 s. par jour puis que les hommes le sont à 20 du 18 Sept.

XXI

Нац. арх. 1

A. F. 11–48 (f. 375).

Письмо Bailly к de Lajard’y.

Paris le 5 Juillet 1790 (пометка: executé le 6).

Le Bataillon des Petits Augustins, Monsieur, qui je propose d’aller ce soir au Champ de Mars vient à l’instant de me prévenir que les ouvriers qui y sont employés s’étoient portés ce matin à des menaces contre les

citoyens qui se proposoient de reprendre les travaux à la cloture de l’attelier. Comme plusieurs bataillons ont le projet de s’y rendre ce soir sans armes et qu’il seroit très fâcheux que leur zèle les exposât à quelque danger je vous prierai, Monsieur de vouloir bien donner des ordres pour qu’il se trouve au champ de Mars de la cavalerie en nombre suffisant pour y maintenir le bon ordre.

J’ai l’honneur d’être avec un très sincère attachement, Monsieur, votre très humble et très obligeant serviteur.

Bailly.

XXII

Нац. арх.

Nat. F4 1037.

1 января 1791 г.

Extrait du Registre des arrêtés et délibérations de la commission établie en 1780 pour l’administration des carrières sous Paris et plaines adjacentes Séance du 10 août 1780.

II a été fait lecture de différents placets adressés à M. le lieutenant général de Police par des ouvriers estropiés en travaillant aux carrières, et rendu par M. Guillaumot que plusieurs d’entre eux sont hors d’etat de travailler et de gagner leur vie et qu’il lui paroitroit juste d’accorder à ceux qui sont dans ce cas quelques secours pour les aider à subsister. Il a été arrêté que M. Le Contrôleur général des finances seroit supplié de destiner une somme fixe par an sur les fonds des carrières pour être distribuée en pensions à des ouvriers, estropiés dans ces travaux et qui se trouveroient hors d’état de gagner leur vie et aux veuves de ceux qui auroient le malheur d’y périr, à raison de quinze livres par mois pour chacun.

N-ta.

Cette proposition a été approuvée par le ministre et mise à exécution, et etendue aux ingénieurs et commis, dont plusieurs étant morts par suite de ces travaux, leurs veuves ont obtenu, savoir celle d’un des ingénieurs 360 1., celle de l’autre 400 1. et celle des commis 240 1. par an.

Далее: Etat des ouvriers estropiés ou devenus infirmes aux travaux des Carrières sous Paris et plaines adjacentes, et des veuves de ceu$ qui ont été tués ainsi que de celles des ingénieurs et commis qui sont morts des suites de maladies contractées dans ces travaux, auxquelles il a été accordé un secours annuel, pour les aider à subsister; ledit état tel qu’il se trouve au 1-er Janvier 1791.

(Указаны те же размеры пенсий, что решено было давать еще в 1780 г., когда жизнь была дешевле, а покупательная сила денег больше, вдовам инженеров – 360, вдовам commis – по 240, рабочим и их вдовам – 180 ливров.)

XXIII

Нац. арх.

D. XXIX b 16.

Paris le 2 Janvier 1791.

Messieurs

J’ai l’honneur de vous envoyer deux lettres incendiaires adressées de Toulouze à un particulier du faubourg St.-Antoine pour l’engager à exciter les ouvriers. Vous jugerez Messieurs dans votre sagesse quelle peut être leur importance, et les précaution qu’elles peuvent exiger.

Je suis avec respect Messieurs

Votre très humble et très obéissant serviteur

Bailly.

M. M. du comité des recherches de l’Ass. Nat.

XXIV

Нац. арх.

Div. 51, pièce № 9.

№ 1488, New R-ee

4 février

№ 8.

Comité de Constitution

refus

Messieurs. Paris

Vous nous aviez donné le decret du 23 dexemhre nous avions repris nos travaux, et nos cœurs étaient pleins de reconnoissance par un autre decret, du quinze janvier vous nous le retirez, et le renvoyez à dix huit mois; dix huit, mois sont plus que suffisans pour périr de faim.

Les manufacturiers d’une manufacture ou il n’y a point d’ouvriers vous ont trompés, et le malheur en est retombé sur nous; nous avions dans nos mains le decret du vingt trois dexembre nous avions repris notre activité, et nous vous bénissions; quand une fois on a donné la vie il n’est plus permis de l’oter puisque des réclamations cachés et plienes de mensonges, cependant ont trouvé accès de vous; nous reclamons aussi, mais à découvert, nous deffions les clinquailler anglais marchand de boutons d’uniforme de prouver ce qu’ils ont avancé, nous reclamons nous demandons à travailler voila ce qui nous appartient, c’est la toute notre fortune que nous recommadons aussi à votre équité rendez nous la force et le sang que nous avons voué au maintient de la constitution et au salut de la liberté.

Les supliants aux nombres du 6000 ouvriers de Paris suplie dont l’assemblée nationalle, d’ordonnée que le bouton nouvellement manufacturer, dans l’étendue du Royaume soit à la légende, de la nation la loi, et le Roy, monté sur os, et sur bois, garnie de corde a Boyau, tel qu’il fut décrété le 23 X-bre, ce qui donnera donc lieu à ces ouvriers de Paris, ainsi que ceux qui sont dans l’étendu du Royaume, à reprendre leurs activité dans les travaux.

Ghaumont, Fremont, Destrées, Verdenat, Angard, Dubos, Gambin Inbert, Valtié, Nau, Antoine, Paradis,

Paturelle.

XXV

Архив префектуры полиции.

Section Butte des Moulins, 11 fevrier 1791.

Département des travaux publics. Municipalité de Paris.

Paris le 11 fevrier 1791.

Monsieur,

J’ai l’honneur de vous renvoyer ci-joint, Monsieur, les deux feuilles d’enregistrement des ouvriers de votre Section à admettre dans les atte-tiers de secours, attendu que ces feuilles ne sont pas remplis comme elles doivent l’être, c’est-à-dire les signalements ne sont pas remplies, et les demeures sont en partie mal indiquées.

Vous sentez, Monsieur, que ces formalités sont essen’ielles pour prévenir les abus qui pourroient se glisser lors de l’enregistrement des ouvriers qui n’étant pas domiciliés donnent de fausses demeures. Vous voudrez bien arrêter et signer l’une de ces feuilles que vous avez sûrement oubliée.

J’ai l’honneur d’être bien sincèrement votre très humble et très obéissant serviteur

Montauban.

Cl 11 fev. 1791.

(M. Couleau, secretaire de la section du Palais-Royal)

XXVI

Нац. арх.

С. 70, – 686.

Monsieur le président,

Les ouvriers de la Nouvelle Eglise de S-te Geneviève ont l’honneur de faire part à l’assemblée qu’ils feront célébrer samedy prochain 14 May dans la nef d’Entrée de cette Basilique un service en mémoire de feu Honoré Ricquetty Mirabeau, notre digne législateur; et que conformément à son decrêt ils ont fait placer dans le fronton l’inscription décrettée par Elle. Ils supplient l’assemblé national de leur faire l’honneur d’assister a dix heures du matin.

Ils ont l’honneur d’être avec un plus profond Respect.

Monsieur le Président.

Ce 12 May 1791.

Votre très humble et très obéissant serviteur

Guibert Sculpteur, Chevalier commis, Dutet commis, Lejoindre commis,

Allut appereilleur, le Pouge commis.

XXVII

Нац. библ.

Mss. franc, nouv. acq. № 2811.

(Апрель, 1791 г.)

Введение к отчету Palloy – муниципальным властям.

Discours préliminaire (Palloy).

Vous trouverez, Messieurs, dans le cours du mémoire que je soumets a votre vérification, et à celle de la nation entière, un état fidel, un état sincère en recette et dépense de l’emploi des fonds destinés tant à la Bastille que dans les ateliers particuliers, d’après les ordres qui ont été donnés dont les copies sont jointes.

Après la prise de la Bastille, il lut établi un ordre qui a été rigoureusement observé, les ouvriers qui ont été employés à la démolition de cette forteresse, furent placés par classe d’atelliers en nombre égal d’hommes sous l’inspection de leurs sous-chefs, lesquels atelliers étoient inspectés par des chefs qui avoient une certaine quantité de sous-chefs. Sous leurs surveillances les rôles se faisoient strictement et tous les jours l’appel nominal étoit fait par mon commis qui verifioit les feuilles de chaque atellier et communiquoit la feuille générale aux inspecteurs nommés par les architectes, qui certifioient par des nouveaux appels ces feuilles de Rôles qui ensuite étoient remises au Bureau de la Bastille tous les soirs, ces mêmes feuilles étoient visées par les inspecteurs et de la portée au bureau du comité permanent des électeurs depuis le 16 Juillet 1789 jusqu’au [3]3
  Пустое место в рукописи.


[Закрыть]
… Ensuite au bureau des subsistances de la première commune dopais le… jusqu’au… après au bureau de la ville de la commune provisoire depuis le… jusqu’au… enfin, au bureau des travaux publics de la Municipalité depuis le 1-er Novembre 1790 jusqu’au 21 May 1791, jour auquel je donnai ma démission définitive,

Voici la marche qui a été observée pour les payements qui ont été fait. Chaque Rôle de semaine étoit joint à un Rôle général de paye signé des architectes d’après le certificat des inspecteurs. Ces feuilles de Rôle étoient enregistrées dans les bureaux cy-dessus nommés et par une ordonnance qui m’etoit remise, j’y apposois l’acquit et ma signature. Mon commis se présentoit à la caisse pour en recevoir le montant. La délivrance des deniers s’en est faite par monsieur de Villeneuve, tresorier de la ville. Souvent M. Pitra électeur de 1789, membre du département de la comptabilité du domaine qui a été de l’administration provisoire et définitive jusqu’à la fin de 1791 est souvent resté les samedis jusqu’à minuit pour signer les ordonnances payemens des ouvriers de mon atelier par la crainte qu’avoit le patriarche de la Révolution; que mes ouvriers ne se portassent le lendemain à de excès d’insubordination qui m’auroient fait perdre la vie.

La paye des ouvriers c’est faite tous les dimanches en présence des architectes et inspecteurs, par leurs Sous-chefs quand il n’y avoit pas de retard à éprouver. Il est arrivé plusieurs fois que dans des momens detroubles que la Révolution suscitoit il y avoit un retard dans les payemens faute de ne pouvoir obtenir les ordonnances ainsi que les signatures ou par des contestations qui s’élevoient qu’il faloit débatre et mettoient ces opérations nécessiteuses en instance ce qui m’a plus d’une fois forcé défaire les avances de mes propres fonds plustôt que de faire languir les ouvriers après leurs dus.

Messieurs Devilleneuve trésorier de la ville, Trudon administrateur et Hunoult brave et riche citoyen de cette capitale m’ont plusieurs fois avancé des payes entières dans des momens de crises causées par des ouvriers étrangers pour commettre une insurrection. Personne n’a été plus que moy exposé dans ces momens de troubles, et sans des hommes de confiance j’aurai perdu la vie menacée de toutes parts. Je puis attester que beaucoup de scélérats se sont introduits dans les ateliers sous le titre d’ouvriers, que des particuliers connus qui n’avoient point besoin y sont venus travailler.

Je n’ai été remboursé qu’au bout de six mois des avances et payes que j’avois fait aux ouvriers pour la première quinzaine qui a suivie la prise. Pour l’intelligence de mon compte et pour que la nation entière n’ignore pas quelle a été mon opération je l’ai fait imprimer afin que tous citoyens qui composent cet empire qui ont des droits de savoir et de s’instruire– [4]4
  В тексте черта.


[Закрыть]
comment on a administré l’argent qu’ils ont donné juge les comptables sur leurs administrations.

Vous trouverez dans la masse de ce mémoire les titres qui m’ont autorisé à placer, les ouvriers en les envoyant dans différens atelliers pour cet objet, j’ay par un tableau classé les résultats de toutes les opérations dont j’ai été chargé dans le cours de deux années entières, vous trouverez aussi les autres nottes de dépenses qui ne sont pas de mon ressort, au du moins ce qui no m’a pas été confie j’en ai pris un état le plus exact, je desire que les entrepréneurs soient qui sincères que moy, si fai suivi leurs travaux, pris connoissance de leurs acquisitions c’étoit pour donner une idée des dépenses immenses, que necessitoient les circonstances et pour faire savoir au juste ce qu’a pu coûter l’attaque de la Bastille, prise démolition, gratifications, recompenses et autres objets analogues à la defuncte Bastille. J’y ai aussi joint toute la correspondance que ces travaux m’ont fait avoir avec la Municipalité, les entraves que j’ay essuyé, les epoques nécessaires à la Révolution, le tout par ordre de datte, les demandes, les sollicitations, les interruptions, les pièges, qui m’ont été tendus enfin tout se qui est venu jusqu’a moy, et dont j’ai été témoin pendant le cours de cette démolition, en un mot j’ay pris avec le plus grand soin les nottes qui peuvent un jour être d’une grande utilité.

Je ne crois obligé de rendre un compte détaillé de toutes les opérations qui ont été faites pour la démolition de la Bastille. Je desire en mettant ma conduite à découvert satisfaire la juste curiosité de mes concitoyens qui verront ma franchise et les circonstances bien marquées qui leur étoient inconnues jusqu’alors.

Il est bon d’observer qu’après la prise de la Bastille, la démolition de cette forteresse fut ordonnée par le Peuple qui m’en confia l’exécution qui me fut confirmée par les électeurs.

Après la retraite de M-rs les Electeurs l’assemblée des représentans de la commune ordonna le vente des bois, fers, tuiles, ardoises et généralement tous les matériaux provenants de cette démolition. Il fut [no]mmé des commissaires qui procédèrent á cette vente.

Il fut proposé au mois de septembre de mettre cette démolition par entreprise. En conséquence il fut pris l’arêté ci-apres.

1. Que la démolition et les entrisages de la Bastille se feroient dorénavant par entreprise conformément aux devis dressés par les architectes chargés de cette démolition et conformément, aux clauses et conditions portés par les cahiers des charges.

2. Que l’adjudication de cette entreprise sera fait au rabais.

3. Qu’il sera nommé des commissaires pris dans l’assemblée qui seront chargés de faire procéder à cette adjudication et en outre de traites tant avec les Dames S-te Marie qu’avec le locataire occupant la maison qui appartient à la Ville pour l’ouverture des passages nécessaires à l’exploitation de manière qu’en s’occupant de l’intérêt public – ceux particuliers ne fussent point lézés. Cette arrêté rendu avec sagesse, dicté par l’esprit d’économie occasionna un mécontentement général qui se manifesta dans l’atelier. Ce fut avec beaucoup de peines que je parvins à rappeler les ouvriers à l’ordre.

Peu de tems après l’on fit des efforts pour essayer de mettre l’economie à la place du gaspillage qui faisoit des progrès rapides malgré toute la surveillance possible, cependant je réussis à ramener le calme qui ne fut pas long.

Le prix des journées de trente six sous fut réduit à trente sous a cause des jours courts. Cette diminution fut cause d’un trouble qui dura quelques jours. Mais comme les ouvriers de Bâtiments y sont accoutumés annuellement ils engagèrent les autres à la paix et travaillèrent.

L’arrêté pris par l’assemblée des représentants de la commune tendante à mettre la démolition par entreprise occasionna une rumeur si violente que des lettres anonimes furent adressées de toutes les ateliers contre les administrateurs qui leur firent prendre le parti d’accepter la soumission que je leur avoit, présenté. Me connaissant aimé d’une grande partie de mes ouvriers sachant, que cette soumission étoit pour les intérêts de la municipalité je leur en fit part en leur démontrant que les bons sujets ne pouvoient que gagner à cette honnête proposition. Mais comme je l’ai dis cy-dessus, des hommes payés par le parti contraire que j’ai connu trop tard detournoient ces braves gens de la proposition que je leur faisois. Je ne pus rien obtenir.

Il fut proposé d’hâter en ma faveur celte soumission; mais l’adjudication publique parut à la municipalité des moyens propres à garantir l’administration des soupçons qu’elle presumoit pouvoir s’éléver contre elle et cette décision fut adoptée, ce qui occasionna parmi les ouvriers un soulèvement qui se propagea avec une telle violence que le district de Saint-Louis-la-Culture fut obligé d’être intermédiateur. Plusieurs membres se présentèrent aux mutins et eurent toutes les peines imaginables à les appaiser. La garde fut quadruplée. Je fis de mon côté tous mes efforts et a force d’arguments de pacification, le calme succédât à l’orage. Tous ces débats oiseux firent ralentir l’ouvrage, et mettoient ces travaux dans l’inactivité pendant un long tems.

Le département des travaux publics rendit une ordonnance pour arrêter les soulèvement si multipliés dont plusieurs chefs ont manqué d’être les victimes. Elle a produit quoiqu’effet.

Le dix-sept décembre adjudication de la démolition de la Bastille fut affichée et colle définitive fut fixée au 22 dudit c’est-à-dire un mois après, ma soumission.

La première enchère fut portée à 30 000 1., elle tomba de 50 1. à 50 1. jusqu’a 28. 600 environ, mais sur une proposition dés députés des ouvriers de la Bastille qui se présentèrent comme représentant leurs camarades se rendirent adjudicataires pour 28. 600 environ; les autres enchérisseurs se retirèrent et le tribunal municipal adjugeât à ces ouvriers sous le nom de Rogier la démolition de la Bastille.

Ces adjudicataires n’ayant pas leurs missions legales pensèrent payer de leurs vies la hardiesse de leurs démarches et furent chassés de l’atellier.

Il auroit fallu employer toute la force pour assurer aux adjudicataires, ces droits. Le Bureau de ville se vit contraint en vertu de l’opposition formelle de la plus grande partie des ouvriers et pour rétablir l’ordre d’abandonner toute espèce d’adjudication.

Il fut donc arrêté le 9 janvier 1790 que l’adjudication serait résiliée, et que la continuation de la démolition se feroit comme par le passé ce qui emmena le calme pendant quelques jours.

A cette époque je me présente à la tête de mes ouvriers accompagné de M-rs Lapoisé et Montizon devant l’assemblée des répresentants de la commune pour leur faire prêter le serment civique. Les quels encouragés par la réception flateuse des membres sollicitèrent une augmentation de paye qui leur fut accordée. Le lendemain le prix fut fixé à 36 s. au lieu de

30 s. Je desirois, mais je ne pouvois le représenter à l’Assemblée l’inconvenient d’une augmentation de paye surtout dans un tems contre l’usage des entrepreneurs. Cette petite faveur auroit pu procurer l’existence à 300 pères de famille. J’en pris parti de choisir parmi les ouvriers de la Bastille les hommes les plus intelligents que l’on a occupé à la Bastille des corps de garde, à la démolition des angars de la Halle à la Saline et à l’ancienne Halle au bled, aux bariéres et à d’autres atelliers, ou il leur fut fait une augmentation de quatre sous par jour (карандашом приписано): reçus de tous les atteliers.

Je présentai un projet de construction d’un égoût couvert dans les fossés de l’arsenal. Cet ouvrage d’une grande utilité publique et peu dispendieux, en raison des pierres et matériaux convenables qui étoient sur place, auroit procuré à la ville une très grande économie, mais levaste projet du canal Royal pour lequel le S-r Brûlé sollicitoit vivement à cette époque un décret qu’il a obtenu depuis fit rejetter mon plan parce qu’il occupoit la place où devoit passer ce canal qui devoit former garre a cet endroit. Il a fallu donc renoncer à mon projet d’acqueduc. Ici il est bon. de suivre la progression des Rôles de paye malgré les précautions prises de renvoyer les ouvriers non domiciliés et de placer dans les atelliers de secours les ouvriers qui étoient à vingt sous par jour. L’atellier de la Bastille qui devoit naturellement diminuer s’accru (sic) de près du double-par les lettres de recommendation qui venoient de toutes parts, principalement des membres de l’Assemblée constituante. Les circonstances fâcheuses du tems forceoient à recevoir ces honnêtes citoyens, pères de famille, réduits à la plus affreuse indigence, ayant perdu à la Révolution: leurs états. Toutes ces considérations montaient bien l’indulgence à l’egard de nos frères qui étaient les victimes de notre liberté. Il ne pouvoit pas s’opérer de bien qu’il ne fit du mal. C’est ce que beaucoup d’individus ont éprouvé et éprouvent encore. Il faloit donc, dis-je que cet atellier reçût dans son soin ces honnêtes familles pour leur procurer les aliments nécessaires.

Vous verrez dans le cours de ce mémoire le chapitre de la dépense de la Bastille depuis sa crise jusqu’au décret de l’Assemblée Nationale qui adjuge à la ville le remboursement de la dépense. Epoque à laquelle je me suis retiré; ayant été placé par la nation, je fus forcé pour obéir au decret de m’exclure de cette entreprise. Néanmoins je cessai tous mes équipages et ustensils; après le decret je ne fus que l’entrepreneur honoraire jusqu’au 21 May 1791 auquel je cessai d’aposer mon acquit sur les ordonnances de paye d’après le visa de M. le Maire.

Le récit que je fais au Peuple Souverain et à vous, Messieurs, par l’exposé de mon compte n’est que pour satisfaire la nation et me feliciter moy-même sur ma conduite franche et locale. Et pour prouver que rien ne me fera changer de façon de penser ce que ma plume trace, mon cœur le dicte; je suis intacte que l’on m’accuse, je repondrai. Je renvois le lecteur à ma correspondance générale qui paroitra aussitôt qu’elle sera complette. Elle est le seul fruit de mes travaux. Vous y verrez le rapport exacte et fidèle que j’ai eu dans les départements, districs etc. ainsi que dans les cours étrangères, les entretiens avec les patriotes amis de la constitution et en général la note très detaillée de tous les procès verbaux qui m’ont été adressés. J’invite tout homme en place chargé de la partie administrative de suivre mon exemple en rendant ses comptes publiquement.

Je ne m’attacherai pas à donner une description détaillée sur la Bastille vous en avez les plans, mais je m’appliquerai seulement à rendre les objets les plus remarquables comme le plan de cette forteresse que contenoit deux tiers d’arpent de superficie, les tours avoient 96 pieds d’elevation – depuis la souche jusqu’au sommet, l’epaisseur des murs étaient de six pieds et demi. Que l’on juge de la masse enorme de ce colosse, ces deux tiers d’arpent n’étaient occupés que par la longueur et largeur des cours de l’interieur du fort du Bâtiment de l’état-major et des huit tours, me reservant dans un ouvrage que je mettrai incessament au jour, j’entrerai dans un plus ample détail tant du Bastion que des fossés du logement du gouverneur de l’artillerie et de l’arsenal. Je joins seulement pour l’intelligence et la connoissance de ce chateau fort les plans, coupes, profils, élévations, les sculptures attachées à ce monument comme l’horloge, les cinq statues au dessus de la porte, les differens verroux, les portes de fer nommées portes du trésor qui servirent sous le règne d’Henry IV à renfermer son argent. J’ai fait l’acquisition – d’une; elle pèze 700 livres, elle servoit lors de la prise à la tourelle qui communiqoit dans les fossés, les portes de prisons de M. le Cardinal de Rohan et de madame de Lamotte, les instruments de supplice en fer sont en ma possession. Les remarques que j’ai fait des pendatifs, des parties de sculptures gothiques et quantité d’inscription sur toutes les pierres, tant dans l’intérieur des cachots que des prisons cours et dépendances, dessins, versifications, de la prose, des reflections des mourans, des versets de patiens, des plaintes des vivans dans toutes les langues, de divers papiers trouvés dans le joint des pierres, ce qui prouve la nécessité d’avoir anéanti cette infernale prison. Il est donc aussi nécessaire d’avoir la description de la Bastille pour perpetuer le souvenir de l’horreur qu’inspiroit son existence et la joie universelle qu’a occasionnée sa destruction. H existait aussi des fortes doublées en fer battu qui renfermoient réelement le trésor, contenant des cartons dans lesquels étoient les papiers saisis sur les prisonniers, qui parloiens sur le gouvernement, et les copies des lettres de cachet; j’y ai trouvé une lettre intéressante que je conserve mais que je publierai à la suite de mes ouvrages.

Cet ouvrage fait aveu soin sera le premier volume que je me fais gloire de dedier aux Electeurs de 1789 en rendant mon compte à la municipalité de Paris, je le déposerai aux archives de l’assemblée nationale et copie d’iceluy au Roi des français, à la société-mère des amis de la constitution de Paris et, aux 83 departemens afin que ma reddition de compte soit vue et examinée de toute la nation entiere. J’attends d’elle le suffrage que j’ai lieu d’esperer.

Je me suis cru obligé de venir jusqu’à cet article pour donner un détail du commencement de la révolution et des opérations qu’elle a exigé. Je ne pouvois faire autrement pour donner au lecteur au moins l’idée du compte que je rends. Il sera par ce moyen au fait des incidens, des dépenses qui y sont détaillées. Je me borne donc présentement à faire un extrait des chapitres et des narrations trop longues de différents faits analogues à la révolution. Le public ne pourra me sçavoir mauvais gré de cette abbreviation qui le rapportera plus promptement au fait des circonstances. Je rends copie exacte de ce mémoire à l’Assemblée Nationale comme premiers representents de peuple avec l’explication des planches, de gravures que l’on trouvera ci-après; je n’ai rien diminué sur ce qui a rapport à la comptabilité, comme étant la baze de ce mémoire les feuilles de paye y sont dans tout leurs entiers et très circonstanciés; ainsi que des différentes pièces qui n’ont pu souffrir distractions, comme formant corps avec cette même baze.


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