355 500 произведений, 25 200 авторов.

Электронная библиотека книг » Александр Герцен » Том 6. С того берега. Долг прежде всего » Текст книги (страница 13)
Том 6. С того берега. Долг прежде всего
  • Текст добавлен: 3 октября 2016, 21:00

Текст книги "Том 6. С того берега. Долг прежде всего"


Автор книги: Александр Герцен



сообщить о нарушении

Текущая страница: 13 (всего у книги 41 страниц)

Grand nombre de Peuples ont disparu de la scène de l'histoire, sans avoir vécu dans toute la plénitude de la vie; mais ils n'avaient pas, comme la Russie, des prétentions aussi colossales sur l'avenir. Vous le savez: dans l'histoire on ne peut pas dire tarde venientibus ossa, au contraire, les meilleurs fruits leur sont réservés, s'ils sont capables de s'en nourrir. Et c'est ici la grande question.

La force du Peuple russe est avouée de toute l'Europe par la crainte même qu'il lui inspire; il a montré ce dont il est capable dans la période de Pétersbourg; il a beaucoup fait, et cela, malgré les chaînes dont ses mains étaient chargées: chose étrange et vraie cependant, comme il est vrai que d'autres peuples, pauvrement doués, ont consumé des siècles entiers sans rien faire, quoique jouissant d'une pleine liberté. La justice n'appartient pas aux qualités eminentes de l'histoire; la justice est trop sage et trop prosaïque, tandis que la vie, dans son développement, est au contraire capricieuse et poétique. Au point de vue de l'histoire, la justice donne à qui n'a pas mérité; le mérite trouve d'ailleurs sa récompense dans le service même qu'il a rendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Voilà, mon cher ami, tout ce que je voulais vous dire pour cette fois. Je pourrais fort bien terminer ici, mais il me vient à cette heure une pensée bizarre: c'est qu'il se rencontrera.quantité de bonnes gens, d'oreille un peu dure, qui verront dans ma lettre un patriotisme exclusif, une préférence pour la Russie, et qui s'écrieront là-dessus qu'ils avaient conçu de ce pays une tout autre idée.

Oui, j'aime la Russie.

En général, je regarde comme impossible ou comme inutile d'écrire sur un sujet, pour lequel on ne ressent ni amour ni haine. Mais mon amour n'est point le sentiment bestial de l'habitude; ce n'est point cet instinct naturel dont on a fait la vertu du patriotisme; j'aime la Russie parce que je la connais, avec conscience, avec raison. Il y a aussi beaucoup de choses en Russie que je hais sans mesure et avec toute la puissance d'une première haine. Je ne dissimule ni l'un, ni l'autre.

En Europe on ne connaît point du tout la Russie; en Russie on connaît très mal l'Europe. Il fut un temps où, en présence des Monts-Ourals, je me faisais de l'Europe une idée fantastique; je croyais à l'Europe et surtout à la France. Je profitai du premier moment de liberté pour venir à Paris.

C'était encore avant la Révolution de Février. Je considérai les choses d'un peu plus près et je rougis de ma prévention. Maintenant je suis furieux de l'injustice de ces publicistes au cœur étroit qui ne reconnaissent le tzarisme que sous le 59degré de latitude boréale. Pourquoi ces deux mesures? Injuriez tant qu'il vous plaira, et accablez de reproches l'absolutisme de Pétersbourg et la persévérance de notre résignation; mais injuriez partout et reconnaissez le despotisme sous quelque forme qu'il se présente, s'appelât-il président d'une République, gouvernement provisoire ou Assemblée nationale.

C'est une honte, en l'an 1849, après avoir perdu tout ce qu'on avait espéré, tout ce qu'on avait acquis, à côté des cadavres de ceux qui sont tombés et que l'on a fusillés, a côté de ceux que l'on a enchaînés et déportés, à l'aspect de ces malheureux, chassés de contrée en contrée, à qui on donne l'hospitalité comme aux Juifs dans le moyen-âge, à qui l'on jette, comme aux chiens, un morceau de pain pour les obliger ensuite à poursuivre leur chemin: en l'an 1849, dis-je, c'est une honte de s'arrêter au point de vue étroit du constitutionnalisme libéral, de cet amour platonique et stérile pour la politique.

L'illusion d'optique, au moyen de laquelle on donnait à l'esclavage l'aspect de la liberté, s'est évanouie; les masques sont tombés, nous savons maintenant, au juste, ce que vaut la liberté républicaine de la France et la liberté constitutionnelle de l'Allemagne; nous voyons maintenant (ou, si nous ne le voyons pas, c'est notre faute), que tous les gouvernements subsistants, depuis le plus modeste canton en Suisse jusqu'à l'autocrate de toutes les Russies, ne sont que des variations d'un seul et même thème.

“Il faut sacrifier la liberté a l'ordre, l'individu a la société; donc, plus le gouvernement est fort, mieux cela vaut».

Encore une fois: s'il est horrible de vivre en Russie, il est tout aussi horrible de vivre en Europe. Pourquoi donc ai-je quitté la Russie? Pour répondre à cette question, je vous traduirai quelques paroles de ma lettre d'adieux à mes amis: «Ne vous y trompez pas! Je n'ai trouvé ici ni joie, ni distraction, ni repos, ni sécurité personnelle; je ne puis même imaginer que personne aujourd'hui puisse trouver en Europe ni repos, ni joie. La tristesse respire dans chaque mot de mes lettres. La vie ici est très pénible.

«Je ne crois ici à rien qu'au mouvement; je ne plains rien ici que les victimes; je n'aime rien ici que ce que l'on persécute; et je n'estime rien que ce que l'on supplicie, et cependant je reste. Je reste pour souffrir doublement de notre douleur et de celle que je trouve ici, peut-être pour être abîmé dans la dissolution générale. Je reste, parce que la lutte ici est ouverte, parce qu'ici elle a une voix.

Malheur à celui qui est ici vaincu! Mais il ne succombe pas sans avoir fait entendre sa voix, sans avoir éprouvé sa force dans le combat; et c'est à cause de cette voix, à cause de cette lutte ouverte, à cause de cette publicité que je reste ici».

Voilà ce que j'écrivais le 1er mars 1849. Les choses, depuis lors, ont bien changé. Le privilège de se faire entendre et de combattre publiquement s'amoindrit chaque jour davantage; l'Europe, chaque jour davantage, devient semblable à Pétersbourg; il y a même des contrées qui ressemblent plus à Pétersbourg que la Russie même. Les Hongrois le savent, eux qui se sont réfugiés, dans le délire de leur désespoir, sous la protection des drapeaux russes…

Et si l'on en vient ici à nous mettre aussi un bâillon sur la bouche, et que l'oppression ne nous permette pas même de maudire à haute voix nos oppresseurs, je m'en irai alors en Amérique. Homme, je sacrifierai tout à la dignité de l'homme et à la liberté de la parole.

Probablement vous viendrez m'y rejoindre?..

Londres, le 25 août 1849.

Россия*

Г. Г-гу


Дорогой друг. Вам хотелось ознакомиться с моими русскими размышлениями об истории современных событий: вот они. Охотно посылаю их вам. Ничего нового вы в них не найдете. Это все те же предметы, о которых мы с вами так часто и с такой грустью беседовали, что трудно было бы к ним что-либо прибавить. Тело ваше, правда, еще привязано к этому косному и дряхлому миру, в котором вы живете, но душа ваша уже покинула его, чтоб осмотреться и сосредоточиться. Вы достигли, таким образом, той же точки, что и я, удалившийся от мира несовершенного, еще погруженного в детский сон и себя не осознавшего.

Вам было тесно среди почернелых стен, потрескавшихся от времени и грозящих повсюду обвалом; я, со своей стороны, задыхался в жаркой и сырой атмосфере среди известковых испарений неоконченного здания: ни в больнице, ни в детском приюте жить невозможно. Выйдя с двух противоположных концов, мы встретились в одной и той же точке. Чужие в своем отечестве, мы нашли общую почву на чужой земле. Моя задача, надобно сознаться, была менее тягостна, чем ваша. Мне, сыну другого мира, легко было избавиться от прошлого, о котором я знал лишь понаслышке и которого не познал личным опытом.

Положение русских в этом отношении весьма замечательно. В нравственном смысле мы более свободны, чем европейцы, и это не только потому, что мы избавлены от великих испытаний, через которые проходит развитие Запада, но и потому, что у нас нет прошлого, которое бы нас себе подчиняло. История наша бедна, и первым условием нашей новой жизни было полное ее отрицание. От прошлого у нас сохранились лишь народный быт, народный характер, кристаллизация государства, – все же прочее является элементом будущего. Изречение Гёте об Америке очень хорошо приложимо к России:

«В твоем существовании, полном соков и жизни, ты не смущаешься ни бесполезными воспоминаниями, ни напрасными спорами».

И явился в Европу как чужестранец; вы же сами сделали себя чужестранцем. Только один раз, и на несколько мгновений, мы почувствовали себя дома: то было весной 1848 года. Но как дорого заплатили мы за этот сон, когда, пробудившись, увидели себя на краю бездны, на склоне которой находится старая Европа, ныне бессильная, бездеятельная и вконец разбитая параличом. Мы с ужасом видим, как Россия готовится подтолкнуть еще ближе к гибели истощенные государства Запада, подобные слепому нищему, которого ведет к пропасти злой умысел ребенка.

Мы не стремились создавать себе иллюзии. С печалью в душе, готовые, впрочем, ко всему, мы до конца изучили это ужасающее положение. Несколько беглых наблюдений, из этого ряда занимавших нас в последнее время мыслей примешивалось к нашим беседам и придавало им некоторое очарование в ваших глазах; этого очарования в них не найдут другие, в особенности те, кто оказался вместе с нами на краю той же бездны. Человек вообще не любит истины; когда ж она противоречит его желаниям, когда она рассеивает самые дорогие его мечты, когда достигнуть ее он может лишь ценой своих надежд и иллюзий, он проникается тогда ненавистью к ней, словно она – всему причиной.

Наши друзья так неосновательны в своих надеждах; они так легко принимают совершившееся! Охваченные яростью против реакции, они смотрят на нее как на нечто случайное и преходящее; по их мнению, это легко излечимая болезнь, не имеющая ни глубокого смысла, ни разросшихся корней. Немногие из них согласны признать, что реакция сильна потому, что революция оказалась слабой. Политические демократы испугались демократов социалистических, и революция, предоставленная самой себе, потерпела крушение.

Всякая надежда на спокойное и мирное развитие в его поступательном движении исчезла, все мосты для перехода разрушились. Либо Европа падет под страшными ударами социализма, расшатанная, сорванная им со своих оснований, как некогда Рим пал под напором христианства; либо Европа, такая, как она есть, со своей рутиной вместо идей, со своей дряхлостью вместо энергии, победит социализм и, подобно второй Византии, погрузится в продолжительную апатию, уступив другим народам, другим странам прогресс, будущее, жизнь. Третий исход, если б он только оказался возможен, – это хаос всемирной борьбы без победы с чьей-либо стороны, смута восстания и всеобщего брожения, которая привела бы к деспотизму, к террору, к истреблению.

В этом нет ничего невозможного; мы на пороге эпохи слез и страданий, воя и скрежета зубовного; мы видели, как обрисовался ее характер с той и другой стороны. Стоит только вспомнить Июньское восстание и какими средствами оно было подавлено. С тех пор партии еще более ожесточились, теперь уже не щадят ничего, и третье сословие, которое, в течение целых столетий, затрачивало столько труда и усилий, чтобы добиться некоторых прав и некоторой свободы, готово всем пожертвовать снова.

Оно видит, что не может удержаться даже на законной почве какого-нибудь Полиньяка или Гизо, и сознательно возвращается ко временам Варфоломеевской ночи, Тридцатилетней войны и Нантского эдикта, за которыми виднеются варварство, разорение, новые скопления народов и слабые зачатки грядущего мира. Исторический зародыш развивается и растет медленно; ему потребовалось пять столетий мрака, чтобы хоть сколько-нибудь устроить христианский мир после того, как целых пять столетий было занято агонией мира римского.

Как тяжела наша эпоха! Все вокруг нас разлагается; все колеблется в неопределенности и бесплодности; самые мрачные предчувствия осуществляются с ужасающей быстротой. Не прошло и полугода с тех пор, как я написал свой третий диалог. Тогда мы еще спрашивали себя, есть ли для нас какое-нибудь дело или нет; теперь этот вопрос уже не ставится, ибо мы начинаем сомневаться даже в самой жизни… Франция сделалась Австрией Запада, она погрязает в позоре и низости. Прусская сабля приостанавливает последние трепетания германского движения;Венгрия истекает кровью под усиленными ударами топора своего императорского палача; Швейцария ожидает всеобщей войны; христианский Рим гибнет с величием и достоинством древнего языческого Рима, оставляя вечное клеймо на челе этой страны, которую, недавно еще, так горячо любили народы. Свободомыслящий человек, отказывающийся склониться перед силой, не находит более во всей Европе другого убежища, кроме палубы корабля, отплывающего в Америку.

«Если Франция падет, – сказал один из наших друзей, – то надобно будет объявить все человечество в опасности». И это, быть может, верно, если под человечеством мы разумеем только германо-романскую Европу. Но почему же следует понимать именно так? Уж не заколоться ли нам, подобно римлянам, кинжалом, подражая Катону, из-за того, что Рим гибнет, а мы ничего не видим или не хотим видеть вне Рима, из-за того, что мы считаем варварским все, не являющееся Римом? Разве все, что находится вне нашего мира, излишне и совершенно ни к чему не пригодно?

Первый римлянин, чей наблюдательный взор проник тьму времен, поняв, что мир, к которому он принадлежит, должен погибнуть, – почувствовал, что душа его подавлена печалью, и с отчаянья или, быть может, потому, что он стоял выше других, бросил взгляд за пределы национального горизонта, и усталый взор его остановился на варварах. Он написал свою книгу «О нравах германцев»; и он был прав, ибо будущее принадлежало им.

Я ничего не пророчу, но я и не думаю также, что судьбы человечества и его будущее привязаны, пригвождены к Западной Европе. Если Европе не удастся подняться путем общественного преобразования, то преобразуются иные страны; есть среди них и такие, которые уже готовы к этому движению, другие к нему готовятся. Одна из них известна, я говорю о Северо-Американских Штатах. Другую же, полную сил, но вместе и дикости, – знают мало или плохо. Вся Европа на все лады, в парламентах и в клубах, на улицах и в газетах, повторяла вопль берлинского крикуна: «Они идут, русские! вот они! вот они!» И, в самом деле, они не только идут, но уже пришли, благодаря Габсбургскому дому; быть может, они скоро продвинутся еще далее, благодаря дому Гогенцоллернов.

Никто однако не знает, что же собой представляют эти русские, эти варвары, эти казаки, что собой представляет этот народ, мужественную юность которого Европа имела возможность оценить в бою, из коего он вышел победителем. Чего хочет этот народ, что несет он с собой? Кто хоть что-либо знает о нем? Цезарь знал галлов лучше, чем Европа знает русских. Пока Западная Европа имела веру в себя, пока будущее представлялось ей лишь продолжением ее развития, она не могла заниматься Восточной Европой; теперь же положение вещей сильно изменилось.

Это высокомерное невежество Европе более не к лицу; оно теперь являлось бы не сознанием превосходства, а смешной претензией какого-нибудь кастильского гидальго в сапогах без подметок и дырявом плаще. Опасность нынешнего положения не может быть скрыта. Упрекайте русских сколько вам вздумается за то, что они рабы, – в свою очередь они вас спрашивают: «А вы, разве вы свободны?» Они могут даже прибавить, что без раскрепощения России Европе никогда не суждено быть свободной. Вот почему, я думаю, небесполезно было бы немножко ознакомиться с этой страной.

Я готов вам сообщить то, что мне известно о России. Уже давно задумал я этот труд, и, поскольку нам так щедро предоставили время для чтения и письма, я вскоре исполню свое намерение. Эта работа мне тем более по сердцу, что она дает мне возможность засвидетельствовать России и Европе свою благодарность. В труде этом не должно будет искать ни апофеоза, ни анафемы. Я выскажу правду, всю правду, насколько я ее понимаю и знаю, без умолчаний, без предвзятой цели. Мне дела нет до того, каким образом исказят мои слова и какое из них сделают применение. Я питаю слишком мало уважения к партиям, чтобы лгать в пользу той или другой.

В книгах о России недостатка нет; большую часть из них однако составляют политические памфлеты; они писались не с намерением лучше ознакомить с предметом, они служили лишь делу либеральной пропаганды то в России, то в Европе. Картиной русского деспотизма старались напугать и просветить последнюю. Именно так, чтобы внушить отвращение к пьянству, выводили в Спарте напоказ подвыпивших илотов.

Этим памфлетам и разоблачениям русское правительство противопоставило полуофициальную литературу, которой поручено было восхвалять его и лгать в его пользу. С одной стороны, это некий орган буржуазной республики; он невежественно, но с наилучшими в мире намерениями и из патриотизма представляет русских как народ Калибанов, коснеющих в грязи и пьянстве, с узкими сплющенными лбами, препятствующими развитию их умственных способностей, и не имеющих других страстей, кроме тех, которые вызываются пьяным буйством.

С другой стороны, одна немецкая газета, оплачиваемая австрийским двором, печатает письма о России, в которых превозносятся все мерзости русской политики и где русское правительство изображается как правительство в высшей степени могущественное и народное. Эти преувеличения переходят в десяток других газет и служат основой для суждений, выносимых впоследствии об этой стране.

По правде говоря, восемнадцатый век уделял России более глубокое и более серьезное внимание, чем девятнадцатый, – быть может, потому, что он менее опасался этой державы. Тогда люди проявляли подлинный интерес к изучению нового государства, явившегося внезапно перед Европой в лице царя-плотника и потребовавшего своей доли в науке и европейской политике.

Петр I, в своем грубом унтер-офицерском мундире, со всей энергией своего дикого нрава, смело взялся за управление в ущерб расслабленной аристократии. Он был так наивно груб, так полон будущего, что мыслители того времени принялись жадно изучать его самого и его народ. Они хотели понять, каким образом это государство развилось незаметно, совсем иными путями, чем остальные европейские государства; они хотели углубиться в начала, из которых сложилась могучая организация этого народа. Такие люди, как Мюллер, Шлоссер, Эверс, Левек, посвятили часть своей жизни изучению истории России в качестве историков с применением тех же научных приемов, какие в области физической применяли к ней Паллас и Гмелин. Философы и публицисты, со своей стороны, с любопытством вглядывались в современную историю этой страны, в редкий пример правительства, которое, будучи деспотическим и революционным одновременно, управляло своим народом, а не тащилось за ним.

Они видели, что престол, утвержденный Петром I, имел мало сходства с феодальными и традиционными престолами Европы; упорные попытки Екатерины II перенести в русское законодательство принципы Монтескье и Беккариа, изгнанные почти повсюду в Европе, ее переписка с Вольтером, ее связи с Дидро еще более подкрепляли в их глазах реальность этого редкого явления.

Оба раздела Польши явились первым бесчестием, запятнавшим Россию. Европа не поняла всего значения этого события, ибо она была тогда погружена в другие заботы. Она присутствовала, вытянувшею и едва дыша, при великих событиях, которыми уже давала о себе знать Французская революция. Российская императрица бросилась в этот водоворот и предложила свою помощь зашатавшемуся миру. Поход Суворова в Швейцарию и Италию был совершенно лишен смысла и лишь восстановил общественное мнение против России.

Сумасбродная эпоха нелепых войн, которую французы еще до сих пор называют периодом своей славы, завершилась их нашествием на Россию; то было заблуждением гения, так же как и египетский поход. Бонапарту вздумалось показать себя миру стоящим на груде трупов. Славу пирамид он захотел приумножить славой Москвы и Кремля. На этот раз его постигла неудача; он поднял против себя весь народ, который решительно схватился за оружие, прошел по его пятам через всю Европу и взял Париж.

Судьба этой части мира несколько месяцев находилась в руках императора Александра, но он не сумел воспользоваться ни своей победой, ни своим положением; он поставил Россию под одно знамя с Австрией, как будто между этой прогнившей и умирающей империей и юным государством, только что появившимся во всем своем великолепии, было что-нибудь общее, как будто самый деятельный представитель славянского мира мог иметь те же интересы, что и самый яростный притеснитель славян.

Этим чудовищным союзом с европейской реакцией Россия, незадолго до того возвеличенная своими победами, унизилась в глазах всех мыслящих людей. Они печально покачали головой, увидев, как страна эта, впервые проявившая свою силу, предлагает сразу же руку и помощь всему ретроградному и консервативному, и притом вопреки своим собственным интересам.

Не хватало лишь яростной борьбы Польши, чтобы решительно поднять все народы против России. Когда благородные и несчастные обломки польской революции, скитаясь по всей Европе, распространили там весть об ужасных жестокостях победителей, со всех сторон, на всех европейских языках раздалось громовое проклятие России. Гнев народов был справедлив…

Краснея за нашу слабость и немощь, мы понимали, что наше правительство только что совершило нашими руками, и сердца наши истекали кровью от страданий, и глаза наливались горькими слезами.

Всякий раз, встречая поляка, мы не имели мужества поднять на него глаза. И все же я не знаю, справедливо ли обвинять целый народ, справедливо ли вычеркивать один народ из семьи остальных народов и считать его ответственным за то, что совершило его правительство.

Разве Австрия и Пруссия не оказали тут помощи? Разве Франция, вероломная дружба которой причинила Польше столько же зла, сколько открытая ненависть других народов, разве она в то же время всеми средствами не вымаливала благосклонности петербургского двора; разве Германия не заняла уже тогда добровольно по отношению к России того положения, в котором теперь вынужденно находятся Молдавия и Валахия; не управлялась ли она тогда, как и теперь, русскими поверенными в делах и тем царским проконсулом, который носит титул короля Пруссии?

Одна лишь Англия благородно держится в духе дружественной независимости; но Англия также ничего не сделала для поляков; быть может, она думала о собственной вине по отношению к Ирландии? Русское правительство не заслуживает вследствие этого меньшей ненависти и упреков; я хотел бы только обрушить ненависть эту и на все другие правительства, ибо их не следует отделять одно от другого; это только вариации одной и той же темы.

Последние события научили нас многому; порядок, восстановленный в Польше, и взятие Варшавы отодвинуты на задний план с тех пор как порядок царит в Париже и взят Рим; с тех пор, как прусский принц ежедневно руководит новыми расстрелами и старая Австрия, стоя в крови по колена, пытается омолодить ею свои парализованные члены.

Прошло уже то время, когда надобно было привлекать внимание к России и казакам. Пророчество Наполеона потеряло свой смысл: быть может, возможно являться одновременно и республиканцем и казаком. Однако есть вещь явно невозможная – это быть республиканцем и бонапартистом. Слава молодым полякам! Они, оскорбленные, ограбленные, они, лишенные русским правительством отечества и имущества, – они первые протянули руку русскому народу; они отделили дело народа от дела его правительства. Если поляки сумели обуздать свою справедливую ненависть к нам, то другие народы также сумеют обуздать свой панический страх.

Вернемся однако к сочинениям о России. За последние годы появились только две значительные работы: путешествие Кюстина (1842) и путешествие Гакстгаузена (1847)[84]84
  Разумеется, мы не касаемся здесь статей о России, опубликованных то здесь, то там в разных газетах. За исключением указанных нами выше работ, мы не знаем ничего представляющего нечто целое, единое. Встречаются, конечно, великолепные наблюдения в «Зоологическом путешествии» Блазиуса, в «Картинах русской литературы» Кёнига. Можно отметить некоторые места в холодных компиляциях Шницлера, не свободных от официального влияния… Но всякие тайны, секреты, мемуары дипломатов и пр. отнюдь не принадлежат к области серьезной литературы. – Книга Гакстгаузена появилась на немецком и французском языках.


[Закрыть]
. Сочинение Кюстина перебывало во всех руках, оно выдержало пять изданий; книга Гакстгаузена, напротив, очень мало известна, потому что посвящена специальному предмету. Оба эти произведения особенно замечательны не своей противоположностью, но тем, что они изображают две стороны, из которых действительно слагается русская жизнь. Кюстин и Гакстгаузен отличаются друг от друга в своих сочинениях, потому что говорят о разных вещах. Каждый из них охватывает особую сферу, но противоречия между ними нет. Это все равно, как если б один описывал климат Архангельска, а другой – Одессы: оба они остаются в пределах России.

Кюстин, по легкомыслию, впал в большие ошибки; из страсти к фразе он допустил огромные преувеличения – как в хвале, так и в осуждении, но все же он хороший и добросовестный наблюдатель. Он с самого же начала отдается первому впечатлению и никогда не исправляет раз вынесенного суждения. Вот почему его книга кишит противоречиями; но сами эти противоречия, нисколько не скрывая правды от внимательного читателя, показывают ему ее с разных сторон. Легитимист и иезуит, он приехал в Россию, преисполненный глубокого уважения к монархическим установлениям, покинул же он ее, проклиная самодержавие, так же как и зараженную атмосферу, которой оно окружено.

Путешествие это, как мы видим, оказалось полезным для Кюстина.

По приезде в Россию он сам стоит не больше тех придворных, в которых мечет стрелы своей сатиры, – если только не вменить ему в заслугу то, что он добровольно взял на себя роль, которую те выполняли по обязанности.

Не думаю, чтобы какой бы то ни было придворный с такой аффектацией подчеркивал каждое слово, каждый жест императрицы, говорил бы о кабинете и туалете императрицы, об остроумии и любезности императрицы; никто не повторял так часто императору, что он более велик, чем его народ (Кюстин знал тогда русский народ только по петербургским извозчикам); более велик, чем Петр I; что Европа не отдает ему должного; что он – великий поэт и что его поэтические творения трогают до слез.

Оказавшись в придворном кругу, Кюстин уже его не покидает; он не выходит из передних и удивляется, что видит там только лакеев; за сведениями он обращается к придворным. Они же знают, что он писатель, боятся его болтовни и обманывают его. Кюстин возмущен; он сердится и относит все на счет русского народа. Он едет в Москву, он едет в Нижний-Новгород; но всюду он в Петербурге; всюду петербургская атмосфера окружает его и придает всему виденному им однообразную окраску.

Только на почтовых станциях он бросает беглые взгляды на жизнь народа; он делает великолепные замечания, он предсказывает этому народу великое будущее; он не может налюбоваться красотой и проворством крестьян, он говорит, что чувствует себя гораздо свободнее в Москве, что воздух там не так давит и что люди там более довольны.

Он говорит это – и продолжает свой путь, нисколько не затрудняя себя приведением в согласие этих своих замечаний с прежними, нисколько не удивляясь тому, что находит у одного и того же народа качества совершенно противоположные, – он добавляет: «Россия страстно любит рабство». А в другом месте: «Этот народ так величав, что даже в своих пороках он полон силы и грации».

Кюстин не только пренебрег образом жизни русского народа (от которого всегда держался в отдалении), но он также не узнал ничего о мире литературном и научном, ему гораздо более близком; умственное движение России было ему известно столь же мало, как его придворным друзьям, не подозревавшим даже, что существуют русские книги и люди, которые их читают; и только случайно, в связи с дуэлью, услышал он разговоры о Пушкине.

«Поэт без инициативы», – отзывается о нем почтенный маркиз и, забывая, что говорит не о французах, добавляет: «Русские вообще не способны ясно понимать что-либо глубокое и философское». Можно ли после этого удивляться тому, что Кюстин кончает свою книгу точно так же, как начал ее, – утверждением, что двор – это всё в России?

Откровенно говоря, он прав по отношению к тому миру, который избрал центром своей деятельности и который он сам так превосходно называет миром фасадов. Спору нет, его вина, что он не захотел ничего увидеть позади этих фасадов, и его можно было бы с некоторым правом упрекнуть за это, ибо он сто раз повторяет в своей книге, что у России великое будущее; что чем более он эту страну узнаёт, тем сильнее трепещет за Европу; что видит в ней все усиливающуюся мощь, враждебно надвигающуюся на ту часть света, которая с каждым днем все более слабеет.

Мы были бы, конечно, вправе, – вследствие именно этих предсказаний, – потребовать от него несколько более углубленного изучения этого народа; однако следует сознаться, что если он пренебрег двумя третями русской жизни, то отлично понял ее последнюю треть и мастерски зарисовал ее во многих местах. Что бы ни говорило об этом самовластие петербургского двора, оно должно признать, что портрет поразительно похож в своих главных чертах.

Кюстин чувствовал сам, что он изучил только правительственную Россию, Россию петербургскую. Эпиграфом он берет следующее место из библии: «Якоже владыка града, тако и вси живущие в нем». Но эти слова не подходят к России настоящего периода. Пророк мог говорить это о евреях своего времени, как в наши дни каждый может сказать это об Англии. Россия еще не сформировалась. Петербургский период был необходимой для своего времени революцией, однако необходимость ее для нашего времени значительно уменьшилась.

Ничто не может быть противоположней блестящему и легкомысленному маркизу Кюстину, чем флегматичный вестфальский агроном, барон Гакстгаузен, консерватор, эрудит старого закала и благосклоннейший в мире наблюдатель. Гакстгаузен явился в Россию с целью, которая до него никого еще туда не привлекала. Он хотел основательно изучить нравы русских крестьян. После продолжительного изучения сельского хозяйства в Германии он случайно наткнулся на отдельные обломки сельских общинных учреждений у славян; это его тем более изумило, что он нашел их совершенно противоположными всем другим учреждениям подобного рода.

Открытие это настолько поразило его, что он приехал в Россию изучать сельские общины на месте. Наученный с детства, что всякая власть – от бога, привыкший с самых юных лет почитать все правительства, Гакстгаузен, сохранивший политические воззрения времен Пуффендорфа и Гуго Гроция, не мог не восхищаться петербургским двором. Он чувствовал себя подавленным этой державой, имеющей для своей защиты шестьсот тысяч солдат и протяженность в девять тысяч верст для своих ссыльных. Пораженный и уничтоженный ужасающими размерами этого самодержавного государства, он, к счастью, вскоре покинул Петербург, пожил некоторое время в Москве и исчез на целый год.


    Ваша оценка произведения:

Популярные книги за неделю