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Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française
  • Текст добавлен: 1 мая 2017, 10:45

Текст книги "Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française"


Автор книги: Константин Бальмонт


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Поэзия


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Приложение/Appendice [29]29
  Включены варианты французских переводов из Бальмонта.


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Камыши/Les roseaux
 
À l'heure de minuit, en la touffeur des marais,
À peine perceptibles, sans bruit frôlent-lent les roseaux.
 
 
De quoi chuchottent-ils? De quoi parlent-ils?
Pourquoi, parmi eux, de petits feux s'allument-ils?
 
 
Ils étincellent, clignotent, – et ne sont plus…
Et de nouveau scintille la lueur errante.
 
 
À l'heure de minuit frôlent-lent les roseaux:
Les crapeaux y nichent, les serpents y sifflent.
 
 
Une Face moribonde frissonne dans le marais:
Et c'est la Lune meurtrie, qui, tristement, s'affaissa.
 
 
L'odeur de vase s'exhale, l'humidité rampe…
La vase mouvante attirera, pressera, enlisera.
 
 
– «Qui? Pourquoi?» – disent les roseaux.
Pourquoi, parmi nous, s'allument les feux petits?
 
 
Mais la Lune triste s'affaissa dans son silence.
Elle ne sait pas. Elle descend, plus bas encore, sa face.
 
 
Et répétant le soupir de l'être qui périt, —
Avec angoisse, sans bruit, frôlent-lent les roseaux.
 

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil

Камыши/Les roseaux
 
Lorsqu'arrive minuit dans les marais déserts
Les roseaux doucement soupirent dans les airs.
Que disent les roseaux, pourquoi donc ces murmures?
Pourquoi des feux follets brûlent dans leur verdure?
Ces errantes clartés sur le miroir des eaux
Se rallument ou bien s'éteignent de nouveau.
Les roseaux de minuit s'inclinent et bruissent,
Ils cachent des crapauds, de longs serpents y glissent.
Le visage penché d'un livide croissant
Se mire dans les eaux, tremblant, évanescent.
Oh! l'odeur de la vase, étrangement sauvage,
Il aspire, il étreint, l'attirant marécage…
«Qui donc est-ce… Pourquoi? Demandent les roseaux,
Pourquoi brûlent ainsi des flammes sur nos eaux?»
Mais le croissant se tait tristement qui l'ignore,
Et penche son profil plus bas, plus bas encore…
Les roseaux chuchotant dans la nuit de saphir,
D'une âme disparue évoquent les soupirs.
 

Traduit par Katia Granoff

Тишина/Le calme
 
Les ambres d'un jaune clair tendre
Luisent à peine au couchant.
On sent un doux calme descendre;
Les saules dorment se penchant.
 
 
La silencieuse rivière
Reflète les nuages blancs
Et des cieux la douce lumière.
Le sombre bois est sommeillant.
 
 
Dans ce doux règne du silence
Volent des rêves languissants;
Et la nuit lentement avance,
Les ombres fuient en pâlissant.
 
 
Les étoiles brillantes jettent
Dans l'onde leur douce lueur,
Les yeux des anges s'y reflètent,
Et du croissant l'éclat rêveur.
 

Traduit par Olga Lanceray

Тишина/Le calme
 
A peine pâlissent du crepuscule tendre
Les jaunes perles d'ambre.
Partout, un calme caressant, —
Les nénuphars dorment, et dorment les roseaux.
 
 
La rivière assoupie
Reflète les nuages,
La tranquille, la pâle couleur des cieux, —
La tranquille, la sombre, la dormeuse forêt.
 
 
Dans ce royaume de calme
Flottent de doux songes,
La nuit respire, remplaçant le jour, —
Et tarde l'ombre, qui s'allège et s'atténue.
 
 
En ces eaux d'en-haut
Se voit le pâle croissant de lune.
Les étoiles versent la paisible lumière, —
Les yeux des anges regardent.
 

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil

«Будем как солнце! забудем о том…»/Soyons comme le soleil
 
Soyons comme le Soleil! Oublions
Qui nous mène sur la voie d'or.
Souvenons-nous, avant tout, qu'éternellement vers autre chose,
Vers le nouveau, le Fort, le Bien, le Mal,
De geste éclatant nous nous emportons en un songe somptueux!
Sans oubli! implorons le non-Terrestre
En notre vouloir terrestre…
 
 
Comme le Soleil, jeune toujours,
Caressons les fleurs, les fleurs qui flamboient,
L'air transparent, et tout ce qui est d'or!
 
 
Es-tu heureux?… Sois deux fois plus heureux,
Et sois l'incarnation du rêve soudain!
Ah! ne pas t'attarder dans l'immobile!
Plus loin, et loin! jusqu'à la limite sacrée,
Plus loin nous attire le Terme fatidique:
Dans l'Éternité, où de nouvelles corolles s'allumeront…
 
 
Soyons comme le Soleil, il est jeune!
Et en cela s'atteste l'ordre de la Beauté.
 

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil

Завет бытия/Voix de la Nature
 
Je demandais au vent toujours errant;
Pour être jeune, oh! dis-le moi, que faire?
Le libre vent me dit en folâtrant:
«Sois comme l'air, ou la vapeur légère!»
 
 
«Quel ordre», dis-je à l'Océan puissant,
«Le créateur donna-t-il à la vie?»
Et l'Océan, dit en se balançant:
«Toujours, ainsi que Moi, sois pleine d'harmonie!»
 
 
«Que faire», dis-je au soleil dans les cieux
«Pour luire ainsi que l'aurore hâtive?»
L'ardent soleil resta silencieux:
«Enflamme-toi» comprit l'âme attentive.
 

Traduit par Olga Lanceray

Завет бытия /Testament de l'Être
 
Au vent libre j'ai demandé:
― «Que dois-je faire afin de rester jeune?»
Le vent badin m'a répondu:
― «Sois comme l'air et la fumée!»
 
 
        À la puissante Mer j'ai demandé:
― «En quoi peut consister le testament de l'Être?»
La Mer retentissante alors m'a répondu:
― «Comme moi sois toujours sonore!»
 
 
Au soleil haut, j'ai demandé:
― «Comment dépasser l'éclat de l'aurore?»
Le soleil n'a rien répondu;
Mais l'âme a su deviner: «Brûle!»
 

Traduit par Philéas Lebesgue

Черемуха/Les merisiers
 
Nous étions tous les deux dans un beau rêve entrés,
Les merisiers en fleur nous avaient enivrés.
Et le matin brillait comme une mer immense
Aux nuages légers. Parmi l'exubérance
Des arbres et des fleurs, et de l'herbe, en ce jour
Nous vivions inondés de couleurs et d'amour…
Et, la main dans la main, rapprochant nos visages,
Vibrant а l'unisson des fleurs et des ramages,
Au soleil printanier, rayonnant des hauteurs,
Nous étions éperdus, exaltés de bonheur.
 
 
L'éternité régnait sur cette heure si brève,
Le matin triomphait dans nos cœurs, dans nos rêves.
Parmi les merisiers à l'arome enivrant,
Nous étions tous les deux un reflet du printemps.
 

Traduit par Katia Granoff

Золотая рыбка/Le poisson doré
 
Au château était un bal joyeux, —
        Les musiciens chantaient.
Une brise, au jardin, balançait
        Une balançoire légère.
 
 
Au château, en un doux délire
        Chantait, chantait un violon!
Au jardin, dans un étang, était
        Un poisson doré.
 
 
Et sous la lune tournoyaient,
        Comme s'ils fussent ajourés,
Par le printemps enivrés
        Les papillons nocturnes.
 
 
L'étang balançait en soi, une étoile.
        Les herbes souples s'en allaient d'onduler…
Et là, dans l'étang, passait en étincelles
        Un poisson doré.
 
 
Bien que ne le vissent pas
        Les musiciens du bal,
Du poisson doré, pourtant, et de lui seul
        Résonnait la musique.
 
 
Dès que règne un silence
        Le poisson doré
Jette sa lueur, et de nouveau se voit
        Un sourire parmi les hôtes.
 
 
Et de nouveau, le violon sonne,
        La chanson retentit.
L'Amour murmure dans les cœurs,
        Et le Printemps rit.
 
 
Le regard chuchote au regard: «J'attends!»
Si lumineux et passagèrement.
        Parce que lа, dans l'étang,
                Il est, le poisson doré…
 

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghiln

Призрачный набат/Le Tocsin-fantôme
 
Je suis esprit, je suis le Tocsin-fantôme
Qui des spectres seuls est entendu!
Les maisons, je le sens, sont en flammes,
Et les hommes restent prostrés en l'absence et l'oubli.
 
 
Le feu, lourd de fumée, rampe et vers eux se coule,
Et je suis tout entier un ulul de détresse, mais aphone!…
Bourdonne donc, ô Cloche! sonne à toute volée,
Et sois un cri parmi l'obscurité diffuse.
 
 
D'airs épais elle rampe et serpente, la fumée:
Comme une lourde bête va le charme nocturne.
Et, ô quelle terreur pour moi, d'être muet
Sous l'éparre cuivré de l'Incendie!
 

Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil



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