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Arsène Lupin
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Текст книги "Arsène Lupin"


Автор книги: Maurice Leblanc


Соавторы: Francis de Croisset
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Maurice Leblanc et Francis de Croisset

ARSÈNE LUPIN


Pièce en quatre actes


1908


PERSONNAGES

DUC DE CHARMERACE, 28 ans

MM. André Brûlé.

GUERCHARD

Escoffier.

GOURNAY-MARTIN

Bullier.

LE JUGE D’INSTRUCTION

André Lefaur.

CHAROLAIS PÈRE

Bénédict.

BERNARD CHAROLAIS, 17 ans

Félix Ander.

BOURSIN, agent de la sûreté

Clément.

LE COMMISSAIRE

Narbal.

FIRMIN, garde-chasse

Térof.

DIEUSY agent de la sûreté

Bosc.

BONAVENT agent de la sûreté

Bertic.

JEAN, chauffeur

Chartrette.

L’AGENT DE POLICE, en tenue

Ragoneau.

DEUXIÈME FILS CHAROLAIS

Rousseau.

TROISIÈME FILS CHAROLAIS

ALFRED, domestique

Marseille.

LE SERRURIER

Marius.

LE GREFFIER

Tribois.

SONIA KRICHNOFF, 22 ans, demoiselle de compagnie

M me  Duluc.

GERMAINE, fille de Gournay-Martin

Jeanne Rosny.

VICTOIRE

Germaine Éty.

MARIE amie de Germaine

Cézanne.

JEANNE amie de Germaine

Maud Gauthier.

IRMA, femme de chambre

Brizac.

Arsène Lupin a été joué la première fois le 28 octobre 1908 sur la scène de l’Athénée.


ACTE PREMIER

Grand hall de château. Grande baie vitrée dans le fond donnant sur une terrasse et sur un parc. Portraits historiques. La place d’un de ces portraits est occupée par une tapisserie. Porte à droite et à gauche. Piano.

Sonia est seule, elle fait des adresses. Dehors, jouant au tennis, Germaine et deux amies. On entend leurs cris : Trente ! Quarante !… Play ?… etc.


Scène première

SONIA, puis GERMAINE, ALFRED, JEANNE, MARIE.

SONIA, seule, lisant. D’un ton pensif.

M. Gournay-Martin a l’honneur de vous faire part du mariage de sa fille Germaine avec le duc de Charmerace… Avec le duc de Charmerace !

Voix de Germaine.

Sonia ! Sonia ! Sonia !

SONIA

Mademoiselle ?

GERMAINE

Le thé ! Commandez le thé !

SONIA

Bien, Mademoiselle. (Elle sonne. Au domestique qui entre :) Le thé.

ALFRED

Pour combien de personnes, Mademoiselle ?

SONIA

Pour quatre, à moins que… Est-ce que M. Gournay-Martin est rentré ?

ALFRED

Oh ! non, Mademoiselle, il est allé déjeuner à Rennes avec l’auto, cinquante kilomètres. Monsieur ne sera pas ici avant une bonne heure.

SONIA

Et M. le duc ? Il n’est pas rentré de sa promenade à cheval ?

ALFRED

Non, Mademoiselle.

SONIA

Tout est emballé ? Vous partez tous aujourd’hui ?

ALFRED

Oui, Mademoiselle.

(Sort Alfred.)

SONIA, reprenant lentement.

Monsieur Gournay-Martin a l’honneur de vous faire part du mariage de sa fille Germaine avec le duc de Charmerace.

GERMAINE, entrant vite, sa raquette à la main.

Eh bien, qu’est-ce que vous faites ? Vous n’écrivez pas ?

SONIA

Si… si…

MARIE, entrant presque aussitôt.

Ce sont des lettres de faire-part tout ça ?

GERMAINE

Oui, et nous n’en sommes qu’à la lettre V.

JEANNE, lisant.

Princesse de Vernan, duchesse de Vauvineuse… Marquis et marquise… Ma chère, vous avez invité tout le faubourg Saint-Germain.

MARIE

Vous ne connaîtrez pas beaucoup de monde à votre mariage.

GERMAINE

Je vous demande pardon, mes petites, Mme de Relzières, la cousine de mon fiancé, a donné un thé l’autre jour dans son château. Elle m’a présenté la moitié de Paris, du Paris que je suis appelée à connaître et que vous verrez chez moi.

JEANNE

Mais nous ne serons plus dignes d’être vos amies, quand vous serez la duchesse de Charmerace.

GERMAINE

Pourquoi ? (à Sonia) Sonia ! Surtout n’oubliez pas Veauléglise, 33, rue de l’Université (elle répète), 33, rue de l’Université.

SONIA

Veauléglise… a… u… ?

GERMAINE

Comment ?

SONIA

Duchesse de Veauléglise… v. a. u. ?

GERMAINE

Non, avec un e.

JEANNE

Comme veau.

GERMAINE

Ma chère, c’est une plaisanterie bien bourgeoise (à Sonia), attendez, ne fermez pas l’enveloppe (d’un ton réfléchi). Je me demande si Veauléglise mérite une croix, une double croix, ou une triple croix.

JEANNE et MARIE

Comment ?

GERMAINE

Oui, la croix simple signifie l’invitation à l’église, double croix invitation au mariage et au lunch, et triple croix, invitation au mariage, au lunch et à la soirée de contrat. Votre avis ?

JEANNE

Mon Dieu, je n’ai pas l’honneur de connaître cette grande dame.

MARIE

Moi non plus.

GERMAINE

Moi non plus, mais j’ai là le carnet de visite de feu la duchesse de Charmerace, la mère de Jacques. Les deux duchesses (accentuant le mot) étaient en relation ; de plus la duchesse de Veauléglise est une personne un peu rosse, mais fort admirée pour sa piété : elle communie trois fois par semaine.

JEANNE

Alors, mettez-lui trois croix.

MARIE

À votre place, ma chérie, avant de faire des gaffes, je demanderais conseil à mon fiancé. Il connaît ce monde-là, lui.

GERMAINE

Ah ! là ! là ! mon fiancé ! ça lui est bien égal. Ce qu’il a changé depuis sept ans ! Il ne prenait rien au sérieux alors. Tenez, il y a sept ans, s’il est parti pour faire une expédition au pôle Sud, c’était uniquement par snobisme… enfin, quoi, un vrai duc !

JEANNE

Et aujourd’hui ?

GERMAINE

Ah ! aujourd’hui, il est pédant, le monde l’agace et il a l’air grave.

SONIA

Il est gai comme un pinson.

GERMAINE

Il est gai quand il se moque des gens, mais à part ça il est grave.

JEANNE

Votre père doit être ravi de ce changement ?

GERMAINE

Oh ! naturellement ! Papa s’appellera toujours M. Gournay-Martin. Non, quand je pense que papa déjeune aujourd’hui à Rennes avec le ministre, dans le seul but de faire décorer Jacques !…

MARIE

Eh bien, la Légion d’honneur, c’est beau cela.

GERMAINE

Ma pauvre petite, c’est bien… rue du Sentier, mais ça ne va pas avec un duc ! (S’arrêtant près du piano.) Tiens, cette statuette, pourquoi est-elle ici ?

SONIA, étonnée.

En effet, quand nous sommes entrées, elle était là, à sa place habituelle…

GERMAINE, au domestique qui entre avec le thé.

Alfred, vous êtes venu dans le salon pendant que nous étions dehors ?

ALFRED

Non, Mademoiselle.

GERMAINE

Mais quelqu’un est entré ?

ALFRED

Je n’ai entendu personne, j’étais dans l’office.

GERMAINE

C’est curieux. (À Alfred qui va pour sortir.) Ah ! Alfred on n’a pas encore téléphoné de Paris ?

ALFRED

Pas encore, Mademoiselle.

(Il sort.)

Sonia sert le thé aux jeunes filles.

GERMAINE

On n’a pas encore téléphoné. C’est très embêtant. Ça prouve qu’on ne m’a pas envoyé de cadeaux aujourd’hui.

SONIA

C’est dimanche, les magasins ne font pas de livraisons ce jour-là.

JEANNE

Le beau duc ne vient pas goûter ?

GERMAINE

Mais si, je l’attends à quatre heures et demie. Il a dû sortir à cheval avec les deux frères du Buit. Les du Buit viennent goûter ici.

MARIE

Il est sorti à cheval avec les du Buit ? Quand ça ?

GERMAINE

Mais cet après-midi.

MARIE

Ah ! non… Mon frère est allé après déjeuner chez les du Buit pour voir André et Georges. Ils étaient sortis depuis ce matin en voiture, et ils ne devaient rentrer que tard dans la soirée.

GERMAINE

Tiens, mais… qu’est-ce qu’il m’a raconté ?

IRMA, entrant.

On est là de Paris, Mademoiselle.

GERMAINE, vivement.

Chic, c’est le concierge ?

IRMA

C’est Victoire, la femme de charge.

GERMAINE, au téléphone.

Allô, c’est vous Victoire… Ah ! on a envoyé quelque choseEh bien, qu’est-ce que c’est ? Un coupe-papier… encore ! Et l’autre ? Un encrier Louis XVI, encore… Oh ! là ! là ! De qui ? (avec fierté) Comtesse de Rudolphe et baron de Valéry… oui et c’est tout ? Non, c’est vrai ? (à Sonia) Sonia, un collier de perles ! (au téléphone) Il est gros ? les perles sont grosses ? Oh ! mais c’est épatant ! Qui a envoyé ça… (désappointée) Oh ! oui, un ami de papa. Enfin, c’est un collier de perles… Fermez les portes, n’est-ce pas ? et serrez-le dans l’armoire secrète… Oui, merci ma bonne Victoire, à demain (à Jeanne et Marie). C’est inouï, les relations de papa me font des cadeaux merveilleux et tous les gens chics m’envoient des coupe-papier. Il est vrai que Jacques est au-dessous de tout. C’est à peine si dans le faubourg on sait que nous sommes fiancés.

JEANNE

Il ne fait aucune réclame ?

GERMAINE

Vous plaisantez, mais c’est que c’est vrai. Sa cousine, Mme de Relzières me le disait encore l’autre jour au thé qu’elle a donné en mon honneur, n’est-ce pas Sonia ?

JEANNE, bas à Marie.

Elle en a plein la bouche de son thé.

MARIE

À propos de Mme de Relzières, vous savez qu’elle est aux cent coups. Son fils se bat aujourd’hui.

SONIA

Avec qui ?

MARIE

On ne sait pas, elle a surpris une lettre des témoins…

GERMAINE

Je suis tranquille pour Relzières. Il est de première force à l’épée, il est imbattable.

JEANNE

Il était intime avec votre fiancé, autrefois ?

GERMAINE

Intime. C’est même par Relzières que nous avons connu Jacques.

MARIE

Où ça ?

GERMAINE

Dans ce château.

MARIE

Chez lui, alors ?

GERMAINE

Oui. Est-ce drôle, la vie ! Si quelques mois après la mort de son père, Jacques ne s’était pas trouvé dans la dèche et obligé, pour les frais de son expédition au pôle Sud, de bazarder ce château ; si papa et moi, nous n’avions pas eu envie d’avoir un château historique, et enfin, si papa n’avait pas souffert de rhumatismes, je ne m’appellerais pas dans un mois la duchesse de Charmerace.

JEANNE

Quels rapports ont les rhumatismes de votre père ?

GERMAINE

Un rapport direct. Papa craignait que ce château ne fût humide. Pour prouver à papa qu’il n’avait rien à craindre, Jacques, en grand seigneur, lui a offert l’hospitalité, ici, à Charmerace pendant trois semaines ; par miracle papa s’y est guéri de ses rhumatismes. Jacques est tombé amoureux de moi ; papa s’est décidé à acheter le château, et moi, j’ai demandé la main de Jacques.

MARIE

Mais vous aviez seize ans ?

GERMAINE

Oui, seize ans, et Jacques partait pour le pôle Sud.

JEANNE

Alors ?

GERMAINE

Alors, comme papa trouvait que j’étais beaucoup trop jeune pour me marier, j’ai promis à Jacques d’attendre son retour. Seulement, entre nous, si j’avais su qu’il devait rester si longtemps au pôle Sud…

MARIE

C’est vrai. Partir pour trois ans, et rester sept ans là-bas.

JEANNE

Toute votre belle jeunesse…

GERMAINE, piquée.

Merci…

JEANNE

Dame ! Vous avez vingt-trois ans, c’est d’ailleurs la fleur de l’âge.

GERMAINE

Vingt-trois ans à peu près… Enfin, j’ai eu tous les malheurs, le duc est tombé malade, on l’a soigné à Montevideo. Une fois bien portant, comme personne n’est plus entêté que lui, il a voulu reprendre son expédition, il est parti pour deux ans, et brusquement plus de nouvelles, plus aucune nouvelle. Vous savez que pendant six mois nous l’avons cru mort ?

SONIA

Mort ! Mais vous avez dû être très malheureuse ?

GERMAINE

Ah ! ne m’en parlez pas. Je n’osais plus mettre une robe claire.

JEANNE, à Marie.

C’est un rien.

GERMAINE

Heureusement, un beau jour, les lettres ont réapparu, il y a trois mois un télégramme a annoncé son retour et, enfin, depuis deux mois, le duc est revenu.

JEANNE, à part, imitant le ton affecté de Germaine.

Le duc !

MARIE

C’est égal. Attendre un fiancé pendant près de sept ans, quelle fidélité !

JEANNE

L’influence du château.

GERMAINE

Comment ?

JEANNE

Dame ! Posséder le château de Charmerace et s’appeler mademoiselle Gournay-Martin, ça n’est pas la peine.

MARIE, sur un ton de plaisanterie.

N’empêche, que d’impatience, mademoiselle Germaine, pendant ces sept ans, a failli se fiancer avec un autre.

(Sonia se retourne.)

JEANNE, sur le même ton.

Qui n’était que baron.

SONIA

Comment ! c’est vrai, Mademoiselle ?

JEANNE

Vous ne saviez pas, mademoiselle Sonia ? Mais oui, avec le cousin du duc, précisément, Monsieur de Relzières. Baronne de Relzières, c’était moins bien.

SONIA

Ah !

GERMAINE, sur le même ton.

Mais étant le cousin et le seul héritier du duc, Relzières aurait relevé le titre et les armes, et j’aurais été tout de même duchesse, mes petites.

JEANNE

Évidemment, c’était l’important. Sur ce, je me sauve, ma chérie.

GERMAINE

Déjà ?

JEANNE, avec emphase.

Oui, nous avons promis à la vicomtesse de Grosjean de lui faire un bout de visite. (Négligemment.) Vous connaissez la vicomtesse de Grosjean ?

GERMAINE

De nom. Papa a connu son mari à la Bourse quand il s’appelait encore simplement monsieur Grosjean. Papa, lui, a préféré garder son nom intact.

JEANNE, sortant, à Marie.

Intact. C’est une façon de parler. Alors, à Paris ? Vous partez toujours demain ?

GERMAINE

Oui, demain.

MARIE, l’embrassant.

À Paris, n’est-ce pas ?

GERMAINE

Oui, à Paris.

(Sortent les deux jeunes filles.)

ALFRED, entrant.

Mademoiselle, il y a là deux messieurs ; ils ont insisté pour voir Mademoiselle.

GERMAINE

Ah oui, messieurs du Buit.

ALFRED

Je ne sais pas, Mademoiselle.

GERMAINE

Un monsieur d’un certain âge et un plus jeune ?

ALFRED

C’est cela même, Mademoiselle.

GERMAINE

Faites entrer.

ALFRED

Mademoiselle n’a pas d’ordres pour Victoire ou pour les concierges de Paris ?

GERMAINE

Non. Vous partez tout à l’heure ?

ALFRED

Oui, Mademoiselle, tous les domestiques… par le train de sept heures. Et il est bien de ce pays-ci : on n’est rendu à Paris qu’à neuf heures du matin.

GERMAINE

Tout est emballé ?

ALFRED

Tout. La charrette a déjà conduit les gros bagages à la gare. Ces messieurs et ces demoiselles n’auront plus qu’à se préoccuper de leurs valises.

GERMAINE, à la porte.

Parfait. Faites entrer messieurs du Buit (Il sort.) Oh !

SONIA

Quoi ?

GERMAINE

Un des carreaux de la baie a été enlevé, juste à la hauteur de l’espagnolette, on croirait qu’il a été coupé.

SONIA

Tiens ! Oui, juste à la hauteur de l’espagnolette.

GERMAINE

Est-ce que vous vous en étiez aperçue ?

SONIA

Non ! Mais il doit y avoir des morceaux par terre, et… (À Germaine.) Mademoiselle, deux messieurs…

GERMAINE

Ah ! Bonjour, messieurs du B… Hein ? (Elle aperçoit devant elle Charolais et son fils. Un silence embarrassé.) Pardon, Messieurs, mais, qui êtes-vous ?


Scène II

LES MÊMES, CHAROLAIS PÈRE ET FILS

CHAROLAIS PÈRE, avec une bonhomie souriante.

Monsieur Charolais… Monsieur Charolais… ancien brasseur, chevalier de la Légion d’honneur, propriétaire à Rennes. Mon fils, un jeune ingénieur. (Le fils salue.) Nous venons de déjeuner ici, à côté, à la ferme de Kerlor ; nous sommes arrivés de Rennes ce matin ; nous sommes venus tout exprès…

SONIA, bas à Germaine

Faut-il leur servir du thé ?

GERMAINE, bas à Sonia. Ah ! non, par exemple. (À Charolais.) Vous désirez, Messieurs ?

CHAROLAIS PÈRE

Nous avons demandé monsieur votre père, on nous a dit qu’il n’y avait que mademoiselle sa fille. Nous n’avons pas résisté au plaisir…

(Tous deux s’assoient. Germaine et Sonia se regardent interloquées.)

CHAROLAIS, fils, à son père

Quel beau château, papa !

CHAROLAIS

Oui, petit, c’est un beau château. (Un temps. À Germaine et Sonia.) C’est un bien beau château, Mesdemoiselles.

GERMAINE

Pardon, Messieurs, mais que désirez-vous ?

CHAROLAIS

Voilà. Nous avons vu dans l’Éclaireur de Rennes que monsieur Gournay-Martin veut se défaire d’une automobile. Mon fils me dit toujours : « Papa, je voudrais une auto qui bouffe les côtes », comme qui dirait une soixante-chevaux.

GERMAINE

Nous avons une soixante-chevaux, mais elle n’est pas à vendre ; mon père s’en est même servi aujourd’hui.

CHAROLAIS

C’est peut-être l’auto que nous avons vue devant les communs.

GERMAINE

Non, celle-là est une trente-quarante, elle est à moi. Mais si monsieur votre fils, comme vous dites, aime bouffer les côtes, nous avons une cent-chevaux dont mon père désire se défaire. Tenez, Sonia, la photographie doit être là.

(Toutes deux cherchent sur la table. Pendant ce temps Charolais fils s’est emparé d’une petite statuette.)

CHAROLAIS père, à mi-voix.

Lâche ça, imbécile.

(Germaine se retourne et tend la photo.)

CHAROLAIS père.

Ah ! la voilà. Ah ! ah ! Une cent-chevaux. Eh bien, nous pouvons discuter cela. Quel serait votre dernier prix ?

GERMAINE

Je ne m’occupe pas du tout de ces questions-là, Monsieur. Revenez tout à l’heure, mon père sera rentré de Rennes, vous vous arrangerez avec lui.

CHAROLAIS

Ah !… Alors, nous reviendrons tout à l’heure. (Saluant.) Mesdemoiselles, mes civilités.

(Ils sortent avec des saluts profonds.)


Scène III

GERMAINE, SONIA, GERMAINE

Eh bien, en voilà des types ! Enfin, s’ils achètent la cent-chevaux, papa sera rudement content… C’est drôle que Jacques ne soit pas encore là. Il m’a dit qu’il serait ici entre quatre heures et demie et cinq heures.

SONIA

Les du Buit ne sont pas venus non plus… mais il n’est pas encore cinq heures.

GERMAINE

Oui, au fait, les du Buit ne sont pas venus non plus ! (À Sonia.) Eh bien, qu’est-ce que vous faites ? Complétez toujours la liste des adresses en attendant.

SONIA

C’est presque fini.

GERMAINE

Presque n’est pas tout à fait. (Regardant la pendule.) Cinq heures moins cinq. Jacques en retard ! Ce sera la première fois.

SONIA, tout en écrivant.

Le duc a peut-être poussé jusqu’au Château de Relzières pour voir son cousin… bien qu’au fond je ne croie pas que le duc aime beaucoup monsieur de Relzières. Ils ont l’air de se détester.

GERMAINE

Ah ! Vous l’avez remarqué ? Maintenant, du côté de Jacques… il est si indifférent ! Pourtant il y a trois jours, quand nous avons été voir les Relzières, j’ai surpris Paul et le duc qui se querellaient.

SONIA, inquiète.

Vrai ?

GERMAINE

Oui, ils se sont même quittés très drôlement.

SONIA, vivement.

Mais ils se sont donné la main ?

GERMAINE, réfléchissant.

Tiens ! non.

SONIA, s’effarant.

Non ! mais alors ?

GERMAINE

Alors quoi ?

SONIA

Le duel… le duel de monsieur de Relzières…

GERMAINE

Oh ! Vous croyez ?

SONIA

Je ne sais pas, mais ce que vous me dites… L’attitude du duc ce matin… Cette promenade en voiture.

GERMAINE, étonnée.

Mais… Mais oui… c’est très possible… c’est même certain…

SONIA, très agitée.

C’est horrible… Pensez-vous, Mademoiselle… S’il arrivait quelque chose… Si votre fiancé…

GERMAINE, plus calme.

Ainsi, ce serait pour moi que le duc se battrait ?

SONIA

Et avec un adversaire de première force, vous l’avez dit, imbattable ! (Elle s’est dirigée vers la terrasse.) Que faire ? Et l’on ne peut rien… (Brusquement.) Ah ! Mademoiselle !

GERMAINE

Quoi ?

SONIA

Un cavalier, là-bas…

GERMAINE, accourant.

Oui… il galope…

SONIA, battant des mains.

C’est lui ! C’est lui !

GERMAINE

Vous croyez ?

SONIA

J’en suis sûre ! C’est lui !…

GERMAINE

Il arrive juste pour le thé ! Il sait que je n’aime pas attendre. Cinq heures moins une minute… Il m’a dit cinq heures tapant je serai là, et il sera là.

SONIA

Impossible, Mademoiselle, il faut qu’il fasse le tour du parc. Il n’y a pas de route directe. La rivière est là.

GERMAINE

Pourtant, il vient en droite ligne.

SONIA, inquiète.

Non, non, ce n’est pas possible.

GERMAINE

Il traverse la pelouse. Tenez, il va sauter… Regardez-le, Sonia.

SONIA

Mais c’est affreux ! (Se cachant les yeux.) Ah !

GERMAINE, criant.

Bravo ! ça y est ! Il a sauté ! Bravo, Jacques ! C’est un cheval de sept mille francs. Vite, une tasse de thé… Il était admirable en sautant. Ah ! un duc, voyez-vous ! Vous étiez là quand il m’a donné son dernier cadeau ?… Ce pendentif entouré de perles…

SONIA, regardant le pendentif dans son écrin.

Oui, merveilleux.


Scène IV

LES MÊMES, LE DUC

LE DUC, entrant et gaiement.

Si c’est pour moi, beaucoup de thé, très peu de crème et trois morceaux de sucre. (Regardant sa montre.) Cinq heures ! ça va bien.

GERMAINE

Vous vous êtes battu ?

LE DUC

Ah ! vous savez ?…

GERMAINE

Pourquoi vous êtes-vous battu ?

SONIA

Vous n’êtes pas blessé, monsieur le Duc ?

GERMAINE

Sonia je vous en prie, les adresses. (Au duc.) C’est pour moi ?

LE DUC

Ça vous ferait plaisir que ce fût pour vous ?

GERMAINE

Oui, mais ça n’est pas vrai, c’est pour une femme.

LE DUC

Si ça avait été pour une femme, ça n’aurait pu être que pour vous.

GERMAINE

Évidemment, ça ne pouvait pas être pour Sonia ni pour ma femme de chambre. Mais, peut-on savoir le motif ?

LE DUC

Oh ! Un motif puéril… J’étais de méchante humeur et Relzières m’avait dit un mot désagréable.

GERMAINE

Alors, mon cher, si ce n’était pas pour moi, ce n’était vraiment pas la peine.

LE DUC, taquin.

Oui, mais si j’avais été tué, on aurait dit : « Le duc de Charmerace a été tué pour Mlle Gournay-Martin. » Ç’aurait eu beaucoup d’allure.

GERMAINE

N’allez pas recommencer à m’agacer…

LE DUC

Non, non.

GERMAINE

Et Relzières, est-ce qu’il est blessé ?

LE DUC

Six mois de lit.

GERMAINE

Ah ! mon Dieu !

LE DUC

Ça lui fera beaucoup de bien… Il a une entérite… et pour l’entérite, le repos, c’est excellent. Ah ! nom d’un chien, ce sont des invitations, tout ça ?

GERMAINE

Ça n’est que la lettre V.

LE DUC

Et il y en vingt-cinq dans l’alphabet ! Mais vous allez inviter la terre entière, il faudra faire agrandir la Madeleine.

GERMAINE

Ce sera un mariage très bien, On s’écrasera ! Il y aura sûrement des accidents.

LE DUC

À votre place, j’en organiserais… Mademoiselle Sonia, voulez-vous être un ange ? Jouez-moi un peu de Grieg. Je vous ai entendue hier. Personne ne joue du Grieg comme vous.

GERMAINE

Pardon, mon cher, mais Mlle Krichnoff a à travailler.

LE DUC

Cinq minutes d’arrêt, quelques notes, je vous en prie.

GERMAINE

Soit, mais j’ai une chose très importante à vous dire.

LE DUC

Tiens ! au fait, moi aussi. J’ai là le dernier cliché que j’ai pris de vous et de Mlle Sonia. (Germaine hausse les épaules.) Avec vos robes claires en plein soleil, vous avez l’air de deux grandes fleurs.

GERMAINE

Oui, et vous trouvez que c’est important ?

LE DUC

C’est important comme tout ce qui est puéril. Tenez, admirez.

GERMAINE

Affreux ! Nous faisons des grimaces épouvantables.

LE DUC

Vous faites des grimaces, mais elles ne sont pas épouvantables. Mademoiselle Sonia, je vous fais juge… Les figures je ne dis pas… mais les silhouettes… Regardez le mouvement de votre écharpe…

GERMAINE, gravement.

Mon cher…

LE DUC

C’est vrai… La chose importante…

GERMAINE

Victoire a téléphoné, de Paris.

LE DUC

Ah ! Ah !

GERMAINE

Nous avons reçu un encrier Louis XVI et un coupe-papier.

LE DUC

Bravo !

GERMAINE

Et un collier de perles.

LE DUC

Bravo !

GERMAINE

Je vous dis un collier de perles, vous dites bravo. Je vous dis un coupe-papier, vous dites : bravo ! Vous n’avez vraiment pas le sentiment des nuances.

LE DUC

Pardon. Ce collier de perles est d’un ami de votre père, n’est-ce pas ?

GERMAINE

Oui, pourquoi ?

LE DUC

Mais l’encrier Louis XVI et le coupe-papier doivent être extrêmement gratin ?

GERMAINE

Oui. Eh bien ?

LE DUC

Eh bien, alors, ma petite Germaine, de quoi vous plaignez-vous ? Ça rétablit l’équilibre… On ne peut pas tout avoir.

GERMAINE

Vous vous fichez de moi.

LE DUC

Je vous trouve adorable.

GERMAINE

Jacques, vous m’agacez. Je finirai par vous prendre en grippe.

LE DUC, riant.

Attendez que nous soyons mariés. (Un temps. À Sonia qui regarde un portrait.) Vous regardez ce Clouet… Il a du caractère, n’est-ce pas ?…

SONIA

Oui, beaucoup. C’est un de vos ancêtres, n’est-ce pas ?

GERMAINE

Naturellement, tout ça, c’est des portraits d’ancêtres, il n’y a ici que des Charmerace, et papa a tenu à ce qu’on ne déplace aucun des portraits de cette salle.

LE DUC

Aucun, sauf le mien (Sonia et Germaine le regardent étonnées). Oui, à la place de cette tapisserie il y avait un portrait de moi, jadis. Qu’est-ce qu’il est devenu ?

GERMAINE

C’est une blague, n’est-ce pas ?

SONIA

C’est vrai, monsieur le Duc, vous n’êtes pas au courant ?

GERMAINE

Nous vous avons écrit tous les détails et envoyé tous les journaux. Il y a trois ans de cela. Vous n’avez donc rien reçu ?

LE DUC

Il y a trois ans… j’étais perdu dans les terres polaires.

GERMAINE

Mais c’est tout un drame, mon cher, tout Paris en a parlé. On l’a volé, votre portrait.

LE DUC

Volé ? Qui ça ?

GERMAINE

Tenez, vous allez comprendre. (Elle écarte la tapisserie. On voit écrit à la craie le nom d’Arsène Lupin.) Que dites-vous de cet autographe ?

LE DUC

Arsène Lupin.

SONIA

Il a laissé sa signature… il paraît que c’est ce qu’il fait toujours…

LE DUC

Ah ! qui ça ?

GERMAINE

Mais, Arsène Lupin ! Je pense que vous savez qui est Arsène Lupin ?

LE DUC

Ma foi non.

GERMAINE

On n’est pas pôle-sud à ce point-là ! Vous ne savez pas qui est Lupin ! le plus fantaisiste, le plus audacieux, le plus génial des filous.

SONIA

Depuis dix ans, il met la police aux abois. C’est le seul bandit qui ait pu dépister notre grand policier Guerchard.

GERMAINE

Enfin, quoi ! notre voleur national. Vous ne le connaissez pas ?

LE DUC

Pas même assez pour l’inviter au restaurant. Comment est-il ?

GERMAINE

Comment est-il ? Personne n’en sait rien. Il a mille déguisements. Il a dîné deux soirs de suite à l’Ambassade d’Angleterre.

LE DUC

Si personne ne le connaît, comment l’a-t-on su ?

GERMAINE

Parce que le second soir, vers dix heures, on s’est aperçu qu’un des convives avait disparu, et avec lui, tous les bijoux de l’Ambassadrice.

LE DUC

Hein ?

GERMAINE

Lupin a laissé sa carte avec ces simples mots : « Ce n’est pas un vol, c’est une restitution. Vous nous avez bien pris la collection Wallace. »

LE DUC

C’est une blague, n’est-ce pas ?

SONIA

Non, monsieur le Duc ! Et il a fait mieux. Vous vous souvenez de l’affaire de la banque Daray, l’épargne des petits.

LE DUC

Le financier qui avait triplé sa fortune au détriment d’un tas de pauvres diables, deux mille personnes ruinées ?

SONIA

Parfaitement. Eh bien, Lupin a dévalisé l’hôtel de Daray et lui a pris tout ce qu’il avait en caisse. Et il n’a pas gardé un sou de l’argent.

LE DUC

Qu’est-ce qu’il en a fait ?

SONIA

Il l’a distribué à tous les pauvres diables que Daray avait ruinés.

LE DUC

Mais c’est un grand philanthrope que votre Lupin.

GERMAINE

Oh ! pas toujours. Exemple : l’histoire arrivée à papa.

LE DUC

Ce vol-là n’est pas digne de votre héros. Mon portrait n’avait aucune valeur.

GERMAINE

Aussi, si vous croyez qu’il s’en est contenté. Toutes les collections de papa ont été pillées.

LE DUC

Les collections de votre père ? mais elles sont mieux gardées qu’au Louvre. Votre père y tient comme à la prunelle de ses yeux.

GERMAINE

Justement, il y tenait trop. C’est pourquoi Lupin a réussi.

LE DUC

Il y avait donc des complices dans la place ?

GERMAINE

Oui… un complice.

LE DUC

Qui ça ?…

GERMAINE

Papa.

LE DUC

Hein ? Je ne comprends plus du tout.

GERMAINE

Vous allez voir. Un matin, papa reçoit une lettre… attendez… (À Sonia.) Sonia, dans le secrétaire, le dossier Lupin.

SONIA

Je vous l’apporte.

(Elle va au secrétaire.)

LE DUC, riant.

Vous avez un dossier Lupin ?

GERMAINE

Naturellement, une affaire pareille, nous avons tout gardé.

SONIA, qui a tiré du secrétaire un carton-chemise, et qui a sorti une enveloppe.

Voici l’enveloppe : Monsieur Gournay-Martin, collectionneur, en son château de Charmerace. Ille-et-Vilaine.

(Germaine remet l’enveloppe au duc.)

LE DUC

L’écriture est curieuse.

GERMAINE

Lisez la lettre, lisez à haute voix.

LE DUC, lisant.

« Monsieur, excusez-moi de vous écrire, sans que nous ayons été présentés, mais je me flatte que vous me connaissiez au moins de nom… Il y a dans la galerie qui réunit vos deux salons, un Murillo d’excellente facture et qui me plaît infiniment. Vos Rubens sont aussi de mon goût, ainsi que votre Van Dyck. Dans le salon de droite, je note la crédence Louis XIII, la tapisserie de Beauvais, le guéridon Empire, la pendule signée Boulle et divers objets, sans grande importance. Je tiens surtout à ce diadème que vous avez acheté à la vente de la marquise de la Ferronaye et qui fut porté jadis par la malheureuse marquise de Lamballe. Ce diadème a pour moi un grand intérêt… d’abord, les souvenirs charmants et tragiques qu’il évoque pour un poète épris d’histoire, ensuite, mais est-ce la peine de parler de ces choses-là, sa valeur intrinsèque ? J’estime en effet que les pierres de votre diadème, valent, au bas mot, cinq cent mille francs.

GERMAINE

Au moins.

LE DUC, continuant.

« Je vous prie, Monsieur, de faire emballer convenablement ces divers objets, et de les expédier en mon nom, port payé, en gare des Batignolles, avant huit jours. Faute de quoi je ferai procéder moi-même à leur déménagement dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 septembre. Veuillez excuser le petit dérangement que je vous cause et agréez, je vous prie, Monsieur, l’expression de mon entier dévouement.

Signé :

Arsène Lupin. »

C’est drôle ! j’avoue que c’est drôle ! Et votre père n’a pas ri ?

GERMAINE

Ri ! Ah ! si vous aviez vu sa tête… Il a pris cela au tragique.

LE DUC

Pas au point d’expédier les objets en gare des Batignolles, j’espère ?

GERMAINE

Non, mais au point de s’affoler, et comme nous avions lu dans un journal de Rennes que Guerchard, le célèbre policier, le seul adversaire vraiment digne d’Arsène Lupin, se trouvait dans cette ville, papa nous y entraîne. En dix minutes on tombe d’accord. La nuit du 27 arrive, Guerchard avec deux inspecteurs de confiance s’installe dans ce hall où se trouvaient alors les collections. La nuit se passe très tranquille, rien d’insolite, pas un seul bruit… Dès l’aurore nous nous précipitons…

LE DUC

Eh bien ?

GERMAINE

Eh bien, c’était fait.

LE DUC

Quoi ?

SONIA

Tout !

LE DUC

Comment tout ? Les tableaux ?

GERMAINE

Enlevés !

LE DUC

Les tapisseries ?

SONIA

Plus de tapisseries.

LE DUC

Et le diadème aussi ?

GERMAINE

Ah ! non ! Il était au Crédit Lyonnais, celui-là. C’est sans doute pour se dédommager qu’il a pris votre portrait, car Lupin n’avait pas annoncé ce vol-là dans sa lettre.

LE DUC

Mais voyons, c’est invraisemblable. Il avait donc hypnotisé Guerchard, ou lui avait fait respirer du chloroforme.

GERMAINE

Guerchard ? Mais ça n’avait jamais été Guerchard.

LE DUC

Comment ?

SONIA

C’était un faux Guerchard. C’était Lupin.

LE DUC

Alors, ça, vraiment, ce n’est pas mal. Quand il a appris cette histoire, qu’a fait le vrai Guerchard ?

SONIA

Il en a fait une maladie.

GERMAINE

Et c’est depuis ce temps-là qu’il a voué à Lupin une haine mortelle.

LE DUC

Et on n’a jamais pu remettre la main sur le faux Guerchard ?

GERMAINE

Jamais. Pas l’ombre d’une trace. Nous n’avons de lui qu’une lettre et cet autographe…

(Elle désigne la signature de Lupin derrière la tapisserie écartée.)

LE DUC

Fichtre ! C’est un habile homme.

GERMAINE, riant.

Très habile ! et quand il serait dans le voisinage, cela ne me surprendrait qu’à moitié.

LE DUC

Oh !

GERMAINE

Je plaisante, mais on a changé des objets de place ici. Tenez cette statuette… Et on ne sait pas qui… Et, de plus, on a cassé ce carreau, juste à la hauteur de l’espagnolette.

LE DUC

Tiens ! Tiens !

FIRMIN, entrant.

Mademoiselle reçoit ?

GERMAINE

Firmin ! C’est vous qui êtes à l’antichambre ?

FIRMIN

Dame, faut ben, Mademoiselle. Tous les domestiques sont partis pour Paris… La visite peut-elle pénétrer ?

LE DUC, riant.

Pénétrer ! Firmin, vous êtes épatant !

GERMAINE

Qui est-ce ?

FIRMIN

Deux messieurs. Ils ont dit qu’ils avaient prévenu.


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