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Если душа родилась крылатой
  • Текст добавлен: 16 октября 2016, 22:04

Текст книги "Если душа родилась крылатой"


Автор книги: Марина Цветаева


Жанр:

   

Поэзия


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Des meґsanges ne soit pas obscurcie —

Par la blancheur des colombes.

D’ailleurs – fais ce qu’il te plat!

Car, si j’ai aimeґ tout le monde,

Il se peut qu’un jour sombre —

Je revienne a` moi, plus blanche que toi.

L’un est de pierre, l’autre d’argile, —

Toute d’argent, moi – je brille!

Mon affaire – trahir, mon nom – Marina,

Moi, – peґrissable eґcume de la mer.

L’un est d’argile, l’autre de chair —

Pour eux, tombes et pierres tombales…

Pour moi – la mer – et ses fonts baptismaux —

Et je suis, dans mon vol, – sans cesse briseґe!

Ma volonteґ passe au travers de tous

Les curs, au travers de tous les filets.

De moi – vois-tu ces me`ches folles? —

Personne ne tirera du sel de terre.

Je me brise contre vos genoux de granit,

Mais, avec chaque vague, – je ressuscite.

Salut a` l’oceґan – a` l’eґcume joyeuse —

La haute eґcume de la mer!

Un co  teґ de la fene  tre s’est ouvert.

Un co  teґ de l’a  me est apparu.

Ouvrons donc – aussi l’autre co  teґ,

Et cet autre co  teґ de la fene  tre.


Chanson

Hier encore il me regardait dans les yeux,

Aujourd’hui – il louche pluto  t de co  teґ!

Hier encore il restait jusqu’au chant des oiseaux —

Aujourd’hui – toute alouette – corbeau!

Moi, la sottise, mais toi, l’intelligence,

La vie, et moi l’inertie.

Et ce cri des femmes de tous les temps:

«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»

Et les larmes pour elle – de l’eau et du sang —

De l’eau – dans le sang, dans les larmes elle se lave!

Pas une me`re, une mara  tre – l’Amour:

N’attendez de lui ni justice ni pitieґ.

Les navires enle`vent les amants,

La route blanche les entrane…

Et ce geґmissement vaut pour toute la terre:

«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»

Hier encore – coucheґ a` mes pieds!

Il me comparait a` l’empire de Chine!

Soudain ses deux mains se sont eґcarteґes, —

Ma vie est tombeґe – comme un sou rouilleґ!

Comme une infanticide devant les juges

Je suis la` debout – mal aimeґe, sans deґfense.

Je te le dirais me  me en enfer:

«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»

J’interroge la chaise, j’interroge le lit:

«Pour quoi, ce que j’endure, pour quoi cette

deґtresse?»

«Finis les baisers – vient la torture:

A d’autres les baisers», – reґpondent-ils.

A cette vie en plein feu, tu m’habitues,

Puis tu m’abandonnes – dans la steppe glaceґe!

Voila` ce que toi, mon amour, tu m’as fait!

Mon amour, a` toi – qu’est-ce que, moi, je t’ai fait?

Je sais tout – ne dis pas le contraire!

Lucide, a` nouveau – et deґja` plus ta matresse!

La` ou` l’Amour ce`de le terrain,

La` s’avance la Mort-Jardinier!

Seule – pourquoi secouer l’arbre! —

L’heure venue la pomme mu  re tombera.

– Pour tout, pardonne-moi, mon amour —

Pour tout ce que je t’ai fait!

Ils sont partis – ils s’en sont alleґs —. Ils

Sont passeґs dans lе camp ou` tout se me  le,

Dans le camp blanc des migrateurs,

Et des pigeons – et des cygnes —,

D’eux, et de toi, ma Grandeur,

Je parle, – reґponds-moi!

Pour les jeunes bois de che  ne, qui poussaient

Vers le ciel – et n’ont pu grandir, pour ceux

Qui sont tombeґs et ne se sont pas releveґs, —

Pour ceux qui sont alleґs camper dans l’eґterniteґ,

Pour toi, notre Honneur,

Je geґmis – fais-moi signe!

Chaque soir, chaque soir, mes bras

Vont a` votre rencontre! La`-bas.

Dans la vaste eґtendue des colombes —

Ils sont nombreux, ceux que j’aime.

Je suis depuis trop longtemps

Dans la Russie des rouges – enle`ve-moi!

Je le sais, je mourrai au creґpuscule, ou le matin ou le soir!

Auquel des deux, avec lequel des deux – c  a ne se commande

pas!

O s’il eґtait possible que mon flambeau s’eґteigne deux fois!

Je suis passeґe sur terre d’un pas de danse! – Fille du ciel!

Un tablier plein de roses! – Sans eґcraser les jeunes pousses!

Je le sais, je mourrai au creґpuscule, ou le matin ou le soir!

Dieu n’enverra pas une nuit d’eґpervier pour mon a  me de

cygne!

D’une main douce, j’eґcarterai la croix sans l’embrasser,

Je m’eґlancerai dans le ciel geґneґreux pour un dernier salut.

La faille du creґpuscule, ou le matin ou le soir – et la coupure

du sourire...

– Car me  me dans le dernier hoquet je resterai poe`te!

Dans les collines – rondes et brunes,

Sous les rayons – puissants et poussieґreux,

Avec des bottes – heґsitantes et douces —

Derrie`re une pelisse – rouge et deґchireґe.

Dans les sables – voraces et rouilleґs,

Sous les rayons – bru  lants et avides,

Avec des bottes – heґsitantes et douces —

Derrie`re une pelisse – pas a` pas.

Dans les vagues – dangereuses et hautes,

Sous les rayons – cruels et anciens,

Avec des bottes – heґsitantes et douces —

Derrie`re une pelisse – menteuse, menteuse.


A Maiakovski

Plus haut que les croix, plus haut que les chemineґes,

Baptiseґ par le feu, baptiseґ par la fumeґe,

Archange-aux-pieds-lourds —

Salut a` toi dans les sie`cles, Vladimir!

Il est le cocher, il est aussi le coursier,

Il est la toquade, il est aussi la loi.

Il soupire, il crache dans ses mains:

– Tiens-toi bien, gloire charretie`re!

Chantre des miracles sur la place publique,

Salut a` toi, orgueilleux salopard,

Qui choisit la lourdeur de la pierre

Et non la seґduction du diamant.

Salut a` toi, tonnerre de paveґs!

Il ba  ille, il respecte, – et, a` nouveau,

Il rame – avec ses brancards – avec

Ses ailes d’archange charretier.


Louange pour aphrodite

1

Bienheureux – ceux qui ont abandonneґ tes filles, Terre,

Pour la lutte et pour la course. Bienheureux, —

Ceux qui ont peґneґtreґ sur les Champs-Elyseґes

Sans e  tre seґduit par la volupteґ.

Le laurier y pousse, feuilles raidies et sobres, —

Le laurier – chroniqueur, activiste au combat…

– Je n’eґchangerai pas l’aplomb de l’amitieґ,

Au-dessus des nuages, contre le foyer de l’amour.



2

Deґja` les Dieux – deґja` —, ne te comblent plus

Sur les rives – deґja` —, d’une autre rivie`re.

Vers la grande porte du couchant, vers

La porte de Veґnus, volez, colombes!

Pour moi, coucheґe sur les sables refroidis,

Je me retirerai dans ce jour qui ne se compte pas…

Car le serpent regarde sa vieille peau,

Car j’ai deґpasseґ ma jeunesse.


Jeunesse

Ma jeunesse! Mon eґtrange`re

Jeunesse! Ma bottine deґpareilleґe!

Les yeux rougis, presque fermeґs,

On enle`ve une feuille au calendrier.

La muse pensive n’a rien pris

Sur l’ensemble de ton butin.

Ma jeunesse! Je ne te rappelle pas:

Tu eґtais une charge et une corveґe.

La nuit, tu murmurais pour moi avec ton peigne,

La nuit, tu aiguisais tes fle`ches. Tu m’eґtouffais

De tes largesses, comme sous de petits galets.

Et je souffrais pour les peґcheґs des autres.

Je te rends ton sceptre avant l’heure,

Sans gou  t, mon a  me, pour les boissons et les mets.

Ma jeunesse! Mes deґsordres —

Jeunesse! Mon chiffon de vermeil!


Muse

Ni chartes, ni ance  tres,

Ni faucon clair. Elle

Marche – elle s’ouvre, —

Lointaine!

Sous les paupie`res sombres —

L’incendie aux ailes d’or.

De sa main, haleґe par le vent,

Elle a pris, elle a oublieґ.

Le bas de sa robe non retrousseґe,

Sarcasme, qui se fa  che,

Ni bonne ni meґchante,

L’une et l’autre, lointaine.

Elle ne pleure pas, ne geґmit pas:

– Il tire tre`s fort, il est gentil! —

De sa main, haleґe par le vent,

Elle a donneґ, elle a oublieґ.

Elle a oublieґ – ricanements

De gorge et de cris d’oiseaux...

– Dieu, garde-la,

Si lointaine!


Amazones

Seins de femmes! Souffle figeґ de l’a  me —

Essence de femmes! Vague toujours prise

Au deґpourvu et qui toujours prend

Au deґpourvu – Dieu voit tout!

Lice pour les jeux du deґlice ou de la joie,

Meґprisables et meґprisants. – Seins de femmes! —

Armures qui ce`dent! – Je pense a` elles...

L’unique sein, – a` nos amies!...


Cheveux blancs

Ce sont des cendres de treґsors:

Des pertes, des offenses.

Ce sont des cendres, devant lesquelles —

Le granit – tombe en poussie`re.

La colombe, nue, lumineuse

Qui vit seule. Ce sont

Les cendres de Salomon

Sur une grande vaniteґ.

Redoutable craie

D’un temps sans fin.

Ainsi, Dieu me fait signe:

– La maison a bru  leґ!

Non pas le seigneur des re  ves

Et des jours, pris dans ses hardes,

Mais l’esprit – flamme verticale —

Qui jaillit des preґcoces cheveux blancs!

Vous ne m’avez pas trahie,

De mes arrie`res, anneґes!

Cette blancheur, c’est la victoire

Des forces immortelles!


Emigrant

Vous e  tes ici entre vous: maisons, monnaies, fumeґes,

Et les femmes, et les ideґes,

Sans reґussir a` vous aimer, sans reґussir a` vous unir,

Alors, celui-ci ou celui-la`, —

Comme Schuman avec le printemps sous son manteau:

– Plus haut! Toujours plus haut!

Alors, comme le treґmolo en suspens d’un rossignol —

Cet eґlu ou tel autre,

Le plus craintif —, car vous avez d’abord releveґ la te  te,

Puis leґcheґ les pieds!

Perdu parmi les hernies et les harpies,

Dieu, dans les lieux de perdition.

Puis un de trop! Il vient d’en-haut! Un ressortissant!

Un deґfi! Et qui n’a pas perdu l’habitude... De voir

Trop haut... Qui refuse les potences... Parmi

Les deґchets de devises et de visas...

Un ressortissant.


PoEte

Le poe`te engage son discours de tre`s loin,

Son discours engage le poe`te tre`s loin.

Et par des plane`tes, des signes, par les fondrie`res

Des paraboles deґtourneґes... Entre le oui et le non.

Et lui-me  me quand il s’envole du clocher,

Il brise son crochet... puisque la voie des come`tes

Est la voie des poe`tes. Des maillons eґparpilleґs

De la causaliteґ – voila` son bien! Le front leveґ

Vous deґsespeґrez! Les eґclipses des poe`tes

Ne se repe`rent pas sur le calendrier.

Il est celui qui bat les cartes et les fausse,

Qui triche sur le poids et sur le compte,

Il est celui qui, de sa place, interpelle,

Et qui eґcrase la parole de Kant.

Dans le cercueil de pierre des Bastilles,

Il est comme un arbre dans toute sa beauteґ...

Ses traces sont toujours froides, et

Il est aussi ce train que tout le monde

Manque...

– Puisque la voie des come`tes —

Est la voie des poe`tes: il bru  le, il ne reґchauffe pas,

Il brise, il ne construit pas – eґclatement, effraction —,

Ton chemin est une ligne courbe aux cheveux longs,

Il n’est pas repeґrable sur le calendrier.


Dialogue de Hamlet avec sa conscience

Par le fond, ou` sont le limon...

Et les algues... Elle est alleґe dormir,

La`, – et pas de sommeil, me  me la`!

– Mais moi je l’aimais,

Plus que quarante mille fre`res

Ne peuvent l’aimer!

– Hamlet!

Par le fond, ou` sont le limon...

Le limon!... Et sa dernie`re couronne

Est venue se poser sur les troncs, la`...

Mais, moi, je l’aimais

– Plus que quarante mille...

Moins

Quand me  me, qu’un seul amant.

Par le fond, ou` sont le limon...

– Mais, moi, je —

l’aimais??


La Lettre

On n’attend pas ainsi des lettres,

On attend ainsi – une lettre.

Un morceau de chiffon,

Un filet de colle

Autour. A l’inteґrieur – un mot.

Du bonheur. – Et – c’est tout.

On n’attend pas ainsi le bonheur,

On attend ainsi – la fin:

Des soldats, une salve

Et, dans le cur – trois

Eclats de plomb. Du rouge aux yeux.

Voila`. – Et – c’est tout.

Pas le bonheur – je suis vieille!

Les couleurs, – chasseґes par le vent!

Le carreґ de la cour

Et le noir des fusils.

(Le carreґ d’une lettre:

L’encre, l’envou  tement!)

Pour le sommeil de la mort

Personne n’est vieux!

Le carreґ d’une lettre.


Madeleine

1

Entre nous: les Dix Commandements:

La fournaise de dix bu  chers.

Le sang des miens me repousse, —

Tu es pour moi – le sang eґtranger.

Au temps des Evangiles, —

J’aurais eґteґ une de celles...

(Le sang eґtranger – le plus envieґ,

Et le plus eґtranger de tous!)

Vers toi, avec tous mes malheurs, —

Je serais attireґe, coucheґe humblement —

Clarteґ de ce que tu es! – Mes yeux

De deґmons cacheґs, je verserais les onctions —

Et sur tes pieds, et sous tes pieds,

Et me  me, simplement, dans le sable...

Les marchands, la passion vendue,

Repousseґe, – elle coule!

Par la bave de la bouche, et par l’eґcume

Des yeux, et par la sueur de tous les deґlices.

De mes cheveux j’enveloppe tes pieds,

Comme dans une fourrure...

Comme une quelconque eґtoffe, je m’eґtends

Sous tes pieds... Mais, es-tu vraiment celui

(Celle!) qui dit a` la creґature aux boucles de feu:

Le`ve-toi, sur!



2

Le flot du tissu, payeґ trois fois

Son prix, et de la sueur des passions,

Et des larmes, et des cheveux – le flot

Entier coule, coule et Lui

Fixe d’un regard bienheureux

L’argile rouge et sec, et:

Madeleine! Madeleine!

Ne t’offre pas ainsi, tellement.



3

Je ne vais pas t’interroger sur le chemin —

Que tu as suivi: tout eґtait deґja` eґcrit.

J’eґtais pieds nus, tu m’as chausseґ

De la pluie de tes cheveux et —

De tes larmes.

Je ne te demande pas, – de quel prix

Sont payeґes ces huiles.

J’eґtais nu, et des formes

De ton corps, toi, – comme d’un mur,

Tu m’as entoureґ.

Plus calme que l’eau, et plus bas que l’herbe,

Je toucherai ta nuditeґ de mes doigts.

Je me tenais droit, tu t’es pencheґe vers moi,

Tu m’as appris la tendresse de ce geste.

Fais-moi une place dans tes cheveux,

Serre-moi dans les langes – et qui ne soient pas

De lin – Porteuse d’onctions!

A quoi bon toutes ces huiles?

A qui bon toutes ces huiles?

Tu m’as baigneґ

Comme une vague.

Tu m’as aimeґe. La veґriteґ

Etait fausse. Le mensonge

Etait since`re.

Tu m’as aime`e – plus qu’on ne peut!

Au-dela` des limites!

Tu m’as aimeґe plus longtemps

Que le temps. – Un revers de main,

Et tu ne m’aimes plus:

La veґriteґ tient en cinq mots.


Deux

1

Il y a des rimes dans ce monde:

On les seґpare – et il freґmit.

Home`re, tu eґtais aveugle.

La nuit – sur tes sourcils,

La nuit – ton manteau de rhapsode,

La nuit – le rideau sur tes yeux.

Sans cela aurais-tu seґpareґ

Heґle`ne et Achille?

Heґle`ne. Achille. Donne

Des noms plus harmonieux.

Oui, le monde est construit

Contre le chaos, pour l’harmonie,

Et pousseґ a` la division,

Il tient sa vengeance,

– L’infideґliteґ des femmes —

Il se venge – Troie en flammes!

Rhapsode aveugle: tu as gaspilleґ

Ton treґsor comme une chose de peu.

Il y a des rimes assembleґes —

Dans l’autre monde. Et notre

Monde s’eґcroule dans la division. Mais

Qu’importent les rimes? Heґle`ne, vieillis donc!

...Et le meilleur des hommes d’Achaїe!

Et Sparte la voluptueuse!

Il n’y a que le freґmissement des myrtes,

Et le sommeil de la cithare:

Heґle`ne, Achille:

Une paire deґpareilleґe.



2

Il n’est pas eґcrit, en ce monde,

Qu’un puissant s’unisse a` un puissant.

Ainsi Siegfried et Brunhild, seґpareґs,

Un mariage reґgleґ par le glaive,

Dans la haine fraternelle de cette union

– Comme des buffles! – Roc contre roc.

Il a quitteґ le lit nuptial, lui, inconnu,

Elle, non reconnue – elle dormait.

Seґpareґs! – me  me sur le lit nuptial —

Seґpareґs! – me  me les mains jointes —

Seґpareґs! – en notre langue double —

Tardive et deґsunie – voila` notre union!

Mais il est une offense encore

Plus ancienne: l’Amazone abattue,

Comme un lion, le fils de Theґtis

N’a pas rencontreґ la fille d’Are`s:

Achille n’a pas rencontreґ

Pentheґsileґe.

Souviens-toi, son regard vient d’en bas —

Elle regarde comme un chevalier abattu!

Son regard ne descend plus de l’Olympe —

L’argile! – Et pourtant il vient d’en haut!

Qu’importe cette jalousie qui seule

L’occupe: gra  ce a` sa femme, il tire

Cela des teґne`bres. Ce n’est pas eґcrit,

Il n’est qu’un eґgal – face a` un eґgal...

Et nous ne nous rencontrons pas.



3

Dans un monde ou` chacun

S’abaisse et s’exteґnue,

Je sais – un seul

Egale ma vertu.

Dans un monde ou` tant

Et plus nous seґduit,

Je sais – un seul

Egale mon eґnergie.

Dans un monde ou` tout

Est lierre, moisissure,

Je sais – un seul,

Toi, – dans l’absolu,

Mon eґgal.


Tentative de jalousie

C  a va comment, la vie, pour vous —

Avec une autre – Plus simple, non?

Un coup de rame, et la meґmoire aussito  t,

Comme la rive, au loin s’eґcarte

De moi, le a` la deґrive, (dans le ciel

Pas dans l’eau!). Ames! Vous serez

Des surs, toutes deux, vous,

Les a  mes, pas des amantes!

C  a va comment, la vie, pour vous —

Avec une simple femme? Sans

Les diviniteґs? Vous avez deґtro  neґ

Votre reine (vous aussi, par la` me  me),

C  a va comment, la vie, pour vous —

Les tracas – les tendresses? Et le reґveil —

Comment? Et que faites-vous, malheureux,

De l’immortelle vulgariteґ?

«Des affrontements, puis des sursauts —

C  a suffit! Je trouverai ailleurs!»

C  a va comment, la vie, pour vous – avec

N’importe qui, vous, que j’avais choisi?

Plus traditionnelle, plus mangeable —

La cuisine? On s’en lasse – a` qui la faute…

C  a va comment, la vie, pour vous – avec

Un fanto  me, vous, qui avez trahi le Sinaї?

C  a va comment, la vie, pour vous – avec

L’une ou l’autre, ici ou la`? Votre moitieґ,

Vous aimez? Et la honte, comme les re  nes de Jupiter,

Est-ce qu’elle fouette votre front?

C  a va comment, la vie, pour vous —

La santeґ – c  a va? Et le chant – comment?

Et la plaie de l’immortelle conscience,

Comment la matrisez-vouz, malheureux?

C  a va comment, la vie, pour vous – avec

Votre sous-produit? Et le prix – lourd?

Apre`s les marbres de Carrare, c  a va

Comment, la vie, pour vous – avec la camelote,

Le pla  tre? (Il est sculpteґ dans la masse,

Dieu, et le voici reґduit en morceaux!).

C  a va comment, la vie, avec la cent-millie`me —

Pour vous – qui avez connu Lilith!

Est ce qu’elle s’use la nouveauteґ

D’un article de pacotille? Las des philtres,

C  a va comment, la vie, pour vous —

Avec la femme pratique, sans sixie`me

Sens?

Alors, te  te entre les mains: heureux?

Non? Dans le fond sans profondeur,

Comment c  a va, mon cheґri? Pire, ou

Comme pour moi

Aupre`s d’un autre?


Amour

Le yatagan? Les flammes? C’est trop! —

Plus modestement, un mal, familier,

Comme la paume de mains aux yeux, —

Comme le nom d’un enfant —

Aux le`vres.

Il est vivant, le deґmon

En moi, il n’est pas mort!

Dans le corps: dans une cale,

En soi-me  me: en prison.

Le monde: – les murs.

Une issue: – la hache.

(Le monde – une sce ` ne, —

Balbutie le comeґdien.)

Le bouffon boiteux,

Lui, n’a pas heґsiteґ.

Dans le corps: – dans la gloire,

Dans le corps: – dans une toge.

Vis longtemps! Tu es

Vivant, – tiens a` ta vie!

(Seuls les poe`tes sont dans

Leurs os: – dans leur mensonge!)

Non, pas de promenade pour

Nous, confreґrie de chantres.

Dans le corps: – dans un peignoir

Paternel et douillet.

Nous valons mieux. Dans

Le coton, nous deґpeґrissons.

Dans le corps: – dans une stalle,

En soi-me  me: – dans un four.

Nous n’accumulons pas de

Denreґes peґrissables.

Dans le corps: – dans un mareґcage,

Dans le corps: – dans un caveau.

Dans le corps: – en exil

Extre  me. – Deґperdition!

Dans le corps: – dans un myste`re,

Sur les tempes: – dans l’eґtau

Du masque de fer.


Petite torche

La Tour Eiffel – a` porteґe de la main!

Va, a` ta main, grimpe.

Mais, tous, nous l’avons vue, et

Aujourd’hui la voyons, et d’autres choses,

Il nous parat ennuyeux

Et pas beau, votre Paris…

«Russie, ma Russie, pourquoi

Bru  ler d’un feu si clair?»


Poeme a son fils

Notre conscience – n’est pas votre conscience.

Allez – Assez! – Oubliez tout, enfants,

Ecrivez vous-me  mes le reґcit

De vos jours et de vos passions.

Loth, et sa famille de sel —

C’est notre album de famille.

Enfants, reґglez vous-me  mes les comptes

Avec la ville qu’on veut faire passer pour —

Sodome. Tu n’as pas frappeґ ton fre`re —

C’est clair, pour toi, mon ange!

Votre pays, votre sie`cle, votre jour, votre heure,

Et notre peґcheґ, notre croix, notre dispute, notre

Cole`re. Serreґs dans une pe`lerine

D’orphelin de`s votre naissance —

Cessez de prendre le deuil

Pour cet Eden que vous n’avez pas

Connu! Et pour des fruits – que vous n’avez

Jamais vus. Comprenez: il est aveugle —

Celui qui vous emme`ne a` l’office des morts

Pour le peuple, et qui mange du pain,

Et qui vous en donnera – comme

C’est rapide, de Meudon au Kouban…

Notre querelle – n’est pas votre querelle.

Enfants, creґez vous-me  mes vos propres

Deґsaccords.

Je te remercie, cher fide`le bureau!

Tu m’as donneґ ton arbre

Pour devenir bureau – et

Tu restes – un arbre vivant!

Avec ce jeu de jeunes feuillages

Au-dessus des sourcils, cette eґcorce vivante,

Les larmes d’une reґsine vivante, et

Des racines jusqu’au treґfonds de la terre.


Jardin

Pour cet enfer,

Pour ce deґlire,

Donne-moi un jardin,

Pour mes vieux jours.

Pour les vieilles anneґes,

Pour les vieux malheurs:

Le travail – les anneґes,

Les sueurs – les anneґes…

Pour les vieilles anneґes,

Les anneґes de chien —

Les bru  lantes anneґes —

Le frais jardin…

Pour le fugitif

Donne-moi ce jardin:

Sans – ni – personne,

Sans – ni – a  me!

Un jardin: ne pas marcher!

Un jardin: ne pas voir!

Un jardin: ne pas rire!

Un jardin: ne pas se moquer!

Sans aucune oreille,

Donne-moi un jardin:

Sans nulle odeur!

Sans a  me aucune!

Tu diras: assez de douleur – prends ce

Jardin – solitaire, comme toi.

(Mais tu n’y resteras pas, toi, la`!).

Un jardin, solitaire, comme toi.

Pour les vieux jours, ce jardin, pour moi…

– Ce jardin autre? Et, peut-e  tre, cet autre monde? —

Donne-le-moi pour mes vieux jours —

Et pour le pardon de l’a  me.


Lecteurs de journaux

Le serpent souterrain glisse,

Il glisse, il transporte les gens.

Et chacun, – avec son

Journal (son eczeґma!).

Un tic a` la ma  choire,

La carie des journaux.

Ma  cheurs de mastic!

Lecteurs de journaux.

Le lecteur – qui? – Un vieillard, un athle`te?

Un soldat? – Ni traits, ni visages,

Ni a  ge. Un squelette – sans visage:

Une feuille de journal!

Celle dont tout Paris – , du front

Jusqu’au nombril, est habilleґ.

Laisse donc, jeune fille!

Tu accoucheras d’un lecteur

De journaux!

Ils se bal – «Il couche avec sa sur» —

ancent – «Il a tueґ son pe`re!» —

Ils se balancent – et se remplissent

De vaniteґ.

Qu’importe a` ces messieurs —

L’aube ou le coucher de soleil?

Des avaleurs de vide,

Les lecteurs de journaux!

Lire – les journaux: calomnies,

Lire – les journaux: deґtournements,

Dans chaque colonne – mensonges,

Dans chaque colonne – deґgou  t. —

Avec quoi, vous preґsenterez-vous —

Au Jugement dernier – dans la clarteґ —

Accapareurs d’instants,

Lecteurs de journaux!

– Au loin! Disparu! Perdu!

La peur maternelle est ancienne,

Me`re! La presse de Gutenberg est

Plus horrible que la poussie `re de Schwartz!

Pluto  t e  tre au cimetie`re, – que

Dans une infirmerie purulente,

Gratteurs de croutes,

Lecteurs de journaux!

Qui laisse pourrir nos fils

A la fleur de l’a  ge?

Les incestueux e ґcrivains

Pour journaux!

C’est cela, amis, – que je pense —

Et bien plus fortement encore

Que dans ces vers, – lorsque,

Mon manuscrit a` la main,

Je me trouve en face, ou pluto  t

– Il n’y a pas de lieu plus vide! —

Devant la non-face

Du reґdacteur

des saleteґs du journal.

Tu ouvres en grand tes yeux vers le ciel bleu —

Et tu t’exclames: – un orage!

Un audacieux passe, tu le`ves les sourcils —

Et tu t’exclames: un amour!

Au travers de la mousse grise des indiffeґrences —

Moi, je m’exclame: – des poe`mes.


Cendres

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas

– L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —

Apre`s avoir joueґ avec les facettes de Bohe  me!

– La cendre, ainsi, couvre les ba  timents,

La tempe  te de neige, ainsi, balaye les jalons…

De l’Eden – Tche`ques, dites-le! —

Que reste-t-il? Des cendres.

– La Peste, ainsi, reґjouit les cimetie`res!



2

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas

– L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —

Une deґcision – c’est votre dernier deґlai:

– L’eau, ainsi, s’approche des fene  tres,

La cendre, ainsi, couvre les ba  timents…

Par-dessus les ponts et les places

Pleure, il pleure le lion biceґphale…

– La Peste, ainsi, reґjouit les cimetie`res!



3

Il s’est abattu sur la ville de Saint Vinceslas

– L’incendie, ainsi, deґvore les herbes —

L’eґtouffement, sans freґmir

– La cendre, ainsi, couvre les ba  timents:

Faites signe, a  mes vivantes! Prague

Aujourd’hui plus deґserte que Pompeґi:

Un pas, un bruit – nous cherchons en vain…

– La Peste, ainsi, reґjouit les cimetie`res!


A l’allemagne

Oh, jeune fille aux joues les plus roses

Parmi les montagnes vertes —

Allemagne!

Allemagne!

Allemagne!

Quelle honte!

Tu as empocheґ la moitieґ de la carte du monde,

Ame astrale,

Jadis, tu faisais re  ver par tes contes,

Aujourd’hui, – tu avances tes chars.

Devant la paysanne tche`que —

Tu foules le bleґ de ses espoirs

Sous les roues de ton char

Et ne baisses pas les yeux?

Devant l’infinie tristesse

De ce petit pays —

Vous, les Germains, fils

De la Germanie, que sentez-vous?

O manie! O momie

De la grandeur!

Tu vas bru  ler,

Allemagne!

Folie,

Folie,

Ce que tu fais.

L’hercule triomphera

Des liens du serpent!

A ta santeґ, Moravie!

Et toi, Slovaquie, sois slovaque!

Tu recules, dans les sous-sols

Du cristal et – tu preґpares le coup:

Bohe  me!

Bohe  me!

Bohe  me!

Salut!


Ils ont pris

Les Tche`ques s’approchaient des Allemands

et crachaient.

(Voir les journaux mars 1939)

Ils prenaient – vite et ils prenaient – largement:

Ils ont pris les sommets et ils ont pris les treґfonds,

Ils ont pris le charbon et ils ont pris l’acier,

Et notre plomb, et notre cristal.

Ils ont pris le sucre et ils ont pris le tre`fle,

Ils ont pris l’Ouest et ils ont pris le Nord,

Ils ont pris la ruche et ils ont pris le bleґ,

Ils ont pris notre Sud et l’Est aussi.

Vary – ils ont pris et les Tatras – ils ont pris,

Ils ont pris le proche et ils ont pris le lointain,

Et – pire encore que le paradis sur terre! —

Ils ont vaincu – sur le sol natal.

Ils ont pris les balles et ils ont pris les fusils,

Ils ont pris les minerais et ils ont pris l’amitieґ...

Mais tant qu’il y a de la salive dans la bouche

Tout le pays est en armes.


Foret

On taille – tu as vu! – On taille,

On taille! – Apre`s un che  ne – un che  ne.

Abattu, il ressuscite. Elle

Ne meurt pas – la fore  t.

Elle meurt; la fore  t, puis

Elle reverdit – a` la minute! —

(La mousse – une fourrure verte)

Il ne meurt pas, le Tche`que.

Non pas des diables, qui poursuivraient un moine,

Non pas le malheur – qui poursuivrait un geґnie,

Et non pas l’avalanche, qui n’est pas un amas,

Et non la vaste monteґe des inondations.

Non pas le rouge incendie des fore  ts,

Non pas le lie`vre – dans la colline,

Non pas le roseau – sous l’orage, —

Apre`s le fuhrer – les furies.

Tu ne mourras pas, peuple!

Dieu te garde!

De ton cur tu as donneґ – le grenat,

De ta poitrine tu as donneґ – le granit,

Prospe`re, peuple —

Dur comme les Tables de la loi,

Chaud comme le grenat,

Pur comme le cristal.

Il est temps! Pour ce feu-la` —

Je suis vieille!

– L’amour – est plus vieux que moi!

– De cinquante fois janvier,

Une montagne!

– L’amour – est encore plus vieux:

Vieux, comme un pre`le, vieux, comme le serpent,

Plus vieux que l’ambre de Livonie!

Et plus vieux que tous les bateaux fanto  mes!

Que les pierres, plus vieux que les mers…

Mais le mal, dans ma poitrine – est plus vieux

Que l’amour, plus vieux que l’amour.


Sur le cheval rouge

a` Anna Akhmatova

Et grand ouverts, grand ouverts – les bras,

Les deux en croix.

Et renverseґe! Va, pieґtine-moi, l’eґquestre!

Que mon esprit, jailli des co  tes, monte – vers Toi,

Creґature

De femme non terrestre!

Pas la Muse, non, pas la Muse,

Qui donc, au-dessus de mon pauvre landau

Me berc  ait de chansons,

Par la main – qui donc me conduisait?

Pas la Muse. Qui donc reґchauffait

Mes mains froides, mes paupie`res bru  lantes

Qui les rafrachissait?

Qui deґgageait les me`ches de mon front? – Pas la Muse,

Qui m’emmenait a` travers les grands champs? – Pas la

Muse.

Pas la Muse, nulle tresse noire, nul bijou,

Nulle fable – deux ailes cha  tain clair: voila` tout.

Courtes – surplombant chaque sourcil aileґ.

Torse harnacheґ.

Panache.

Lui n’a pas veilleґ sur mes le`vres,

Ni beґni mon sommeil.

Ni pleureґ avec moi

Sur ma poupeґe briseґe.

Tous mes oiseaux – pour la partance

Il les la  chait – puis – l’eґperon nerveux,

Sur son cheval rouge – entre les monts bleus

De la deґba  cle fracassante.

– Oh! les pompiers! Partout c  a hurle!

Lueur du feu – partout c  a hurle!

– Oh! les pompiers! L’a  me qui bru  le!

Pas la maison, qui bru  le?

La cloche d’alarme hulule.

Vas-y, balance-le, ton bulbe,

O cloche d’alarme! Pullulent

Les flammes! L’a  me bru  le!

Dansant des ravages du beau,

Aux gerbes rouges des flambeaux

J’applaudis – je bondis – rugis,

De moi l’eґclair – jaillit.

Qui m’a tireґe d’ou` c  a crache et gronde?

Quel aigle m’a ravie? – Je m’y perds.

J’ai sur moi une chemise – longue —

Avec un rang de perles.

Clameur du feu, cliquetis de vitres...

Sur chaque visage, au lieu d’orbites —

Deux brasiers luisent! – les lits s’eґplument!

On bru  le! On bru  le! On bru  le!

Craque donc, milleґnaire bahut!

Crame, toi – magot, masseґ, reclus!

Ma maison: souveraine au-dessus.

Que souhaiter de plus?

Oh! les pompiers! – Que le feu redouble!

Fronts peintureґs d’or, tous – au fourneau!

Incendie: oh! tiens debout, debout!

Que croulent les poteaux!

Soudain quoi – a crouleґ – si soudain!

Un poteau? – Pas crouleґ!

Vers le ciel – fol appel de deux mains —

Et le cri: Ma poupeґe!

Qui – me suivant – galope, deґvale,

Me jetant un il-juge?

Qui – me suivant – roule d’un cheval

Rouge – a` la maison rouge?

Un cri. De ceux qui passent le mur

Du cri. La foudre, et lui:

Brandit la poupeґe comme une armure,

Droit comme l’Incendie.

Tsar dresseґ parmi les feux fugaces,

Et son front se laboure.

– Je te l’ai sauveґe, – a` preґsent: casse!

Et libe`re l’Amour!

Soudain quoi – a crouleґ? Pas le monde,

Non! Lui n’a pas crouleґ!

Mais deux mains – suivant – l’eґquestre, montent

D’une enfant – sans – poupeґe.

Cruelle lune – aux volets s’ache`ve.

Voila` mon premier ra  ve.

Enlaceґs rudement.

Plus bas: bruit du torrent.

Monte a` nos pieds leґgers

De l’eґcume envoleґe.

Enlaceґs sans murmure:

Les colonnes d’eґcume!

Je suis tous ses harems,

Il est tous mes emble`mes.

Brusque entrelacs d’eґpaules:

Flanc contre flanc, et paumes...

A nos pieds deґchausseґs

L’eґcume vient mousser.

– Du pont... Chiche! Et sur l’heure!

Que j’y lance une fleur...

Il voit – et – simplement

D’un bond – dans le torrent!

Est-ce le pont, ou bien moi – qui tremble?

Sang ou vague – en eґmoi?

Glaceґe, je regarde – sans comprendre

Ma vie – qui se noie.

Qui soudain – d’un grand geste de cape

Me jeta – vers les cieux?

Qui soudain – rutilant, fit qu’eґclate

Flamme rouge – en feu bleu?!

L’eґclat. Du gouffre triomphe un son:

Lui, d’un saut – souplement

Soule`ve le corps comme un poisson

Droit comme le Torrent.

Tsar dresseґ parmi les flots pointus,

Et son front se laboure.

– Je te l’ai sauveґ, – a` preґsent: tue!

Et libe`re l’Amour!

Soudain quoi – s’est rueґ? Pas la trombe,

Non! Nulle intempeґrie!


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